Contrats aidés

Baisse du nombre de contrats aidés, un rapport dénonce des « conséquences désastreuses »

Dans une agence Pôle emploi à Dijon
Dans une agence Pôle emploi à Dijon
Des milliers de personnes retombées dans la précarité, des associations et des collectivités en difficulté… Un rapport remis par deux sénateurs estime que la décision prise par le gouvernement n’a pas été évaluée et préconise de créer de nouveaux contrats réservés aux salariés et aux employeurs pénalisés par le recul de ce dispositif.

Des milliers d’employés sont retombés dans la précarité de l’emploi. C’est l’une des conséquences liées à la baisse du nombre de contrats aidés. Mais ce n’est pas tout ce changement a mis en difficulté, des associations, des collectivités locales d’Outre-Mer et en milieu rural et des Ehpad, c'est-à-dire des maisons de retraites. Ces différents employeurs se sont retrouvés en difficultés pour assurer leur mission. « La forte diminution du nombre de contrats aidés met en péril l’existence même de nombreuses structures » selon le rapport remis au Sénat par deux élus le 21 février. Les auteurs sont l'élu socialiste Bernard Magner et Alain Dufaut (LR). Le texte pointe l’absence d’évaluation des conséquences d’une telle décision. Le gouvernement considère que subventionner des emplois n’est pas une solution efficiace, il préfère privilégier la formation professionnel comme outil de retour à l’emploi. La décision prise durant l’été 2017 a abouti à une limitation du nombre de contrats, 320 000 l’an dernier, contre 200 000 prévus en 2018.

L’économie sociale et solidaire durement touchée

Le rapport parle de « conséquences désastreuses » : des employés dont le renouvellement du contrat était considéré comme acquis se sont retrouvés sans emploi du jour au lendemain et leur employeur a été mis en difficulté. Le plus le plus extrême, c'est celui de La Réunion, où la rentrée scolaire a dû être repoussée de cinq semaines faute de pouvoir accueillir correctement les élèves et leur offrir des activités périscolaires. Le secteur de l’économie sociale et solidaire a été durement touché qui totalise 169 000 contrats dont 12 500 pour les associations qui gèrent les Ehpad.

Pour sortir de cette situation, les deux sénateurs proposent une solution provisoire. Financer 100 000 emplois aidés, dont une moitié réservés à des demandeurs d’emplois de longue durée et âgés de plus de 55 ans. L’autre moitié serait uniquement proposés aux associations de moins de cinq salariés.

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