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Ava, vers plus d'accessibilité pour les sourds et malentendants

Transcrire en direct les conversations de groupe en séparant chaque interlocuteur : c’est le concept d’Ava, une nouvelle application qui vient d’être officiellement lancée en France. Elle ambitionne de rendre accessibles aux malentendants de nombreuses situations, du repas de famille à la réunion professionnelle.

« Construire brique par brique l’accessibilité du futur », voilà l’ambition qui a guidé la start-up de Thibault Duchemin. Lancée aux Etats-Unis il y a six mois, où elle compte 50 000 utilisateurs, l’application Ava (pour Audio Visual Accessibility) arrive officiellement en France ce 5 juillet, après une période de beta. S’il existe déjà de nombreuses applications de transcription de discussions à l’écrit, Ava va plus loin : l’application distingue les voix et signale jusqu’à douze interlocuteurs par des couleurs différentes, le tout avec un temps de décalage suffisamment réduit pour pouvoir suivre la discussion. La personne sourde ou malentendante peut quant à elle communiquer par la voix, si elle le peut. Ou si elle ne peut pas, par synthèse vocale ou par écrit directement dans le fil de conversation. Bonus pour les autres utilisateurs : ils disposent ensuite un script de leur discussion, ce qui peut se révéler utile lors de réunions.

Avec cette application, les concepteurs d’Ava souhaitent pallier le manque d’accessibilité de certains lieux ou événements. Par exemple, peu d’écoles du domaine supérieur disposent d’interprètes, ce qui décourage les sourds et les malentendants de faire des études longues.

Gratuit jusqu'à cinq heures par mois

Ava est disponible au téléchargement gratuitement et ne nécessite pas de payer pour moins de cinq heures d’utilisation par mois. Ces cinq heures ne s’appliquant que pour l’hébergeur de la conversation (généralement la personne sourde ou malentendante), les autres n’ont rien à payer. Au-delà de cette durée, un abonnement mensuel de 30 euros par mois est à prendre pour utiliser l’application en illimité. Les concepteurs encouragent les entreprises, les écoles, etc. à prendre en charge une partie ou l’intégralité de ce prix. Ils précisent qu’ils n’ont pas voulu que l’application soit financée par le commerce des données personnelles, d’où la nécessité de faire payer l'utilisateur.

Pour la suite, les concepteurs souhaitent améliorer la qualité de la transcription et, autant que possible, ouvrir Ava à d’autres langues. Ils espèrent pouvoir aussi nouer des partenariats avec les pouvoirs publics, ce qui serait une avancée majeure pour l’accessibilité des sourds et des malentendants.