Télévision

Accessibilité des programmes : le CSA rappelle la loi

Le manque d'interprète en langue des signes lors des débats est pointé par le CSA
Le manque d'interprète en langue des signes lors des débats est pointé par le CSA

Un rapport du conseil supérieur de l’audiovisuel fait le bilan de l’accessibilité des programmes télévisuels. Malgré des sous-titrages de plus en plus présents, la présence de l’audiodescription et la langue des signes est encore trop rare.

Un bilan mitigé pour l’accessibilité des programmes télévisuels. Publié le 19 avril dernier, un rapport du CSA souligne la bonne qualité des sous-titrages, mais déplore le volume encore trop faible des traductions en langue des signes françaises (LSF). De plus, les programmes consacrés à l’actualité politique, notamment les débats des primaires ont été bien souvent inaccessibles aux personnes en situation de handicap en raison de l'absence de sous-titres et de LSF.

Pour réaliser cette enquête, 16 256 témoignages de téléspectateurs ont été recueillis par la société Avamétrie. De plus, un comité d’expert a également visionné des extraits de programme. Cette enquête, commandée par le CSA, a été réalisé sur la période du 26 septembre au 18 novembre 2016 sur quinze télévisions (TF1, les cinq chaînes du groupe France Télévisions, Canal+, M6, C8, W9, TMC, BFM TV, I Télé, LCI et franceinfo).

Des sous-titrages de plus en plus présents :

Le CSA souligne que le sous-titrage des programmes diffusés en différés est bien souvent de bonne qualité. Les problèmes les plus courants étant généralement un problème d’équipement chez les particuliers, un téléviseur ne prenant pas en charge les sous-titres par exemple, plutôt qu’une déficience de la chaine.

Mais l’enquête souligne également la mauvaise qualité des sous-titres dès qu’il s’agit de programmes en direct. Les retranscriptions sont alors bien souvent approximatives et parfois trés en retard sur le son (10 à 20 secondes en moyenne). Parfois, pour cause de problèmes techniques, certains programmes ne sont qu’à moitié sous-titrés.

Trop peu de programmes interprétés en langue des signes français

Seulement 6h30 de programmes par semaine sont accessibles aux personnes sourdes utilisant la langue des signes française (LSF). N’existant pas d’obligation pour les chaines de télévisons de traduire en LSF, peu de chaines prennent la peine de le faire. Quelques télés ont pris des engagements mais ces derniers ne concernent seulement quelques rares programmes. C’est le cas de Franceinfo qui est la seule chaine à diffusée chaque jour deux journaux de dix minutes traduits en LSF à 12h et à 19h30.

Des programmes consacrés aux élections souvent inaccessibles

Lors des débats de la primaire de la droite et du centre diffusés le 13 octobre et les 3 et 17 novembre 2016, le sous-titrage a été bien souvent laborieux pour les chaines de télévision. Certaines chaines ont été confrontesé à l’impossibilité de sous-titrer une partie des débats et d’autres ont connu des décalages très important entre le sous-titre et le direct. Des éléments qui conduisent à une inaudibilité du programme pour certaines personnes handicapées.

Mais le point le plus négatif est qu’aucun débat des primaires n’a été interprété en langues des signes française. Et c’est bien l’inaccessibilité de ce type de programmes qui est mis en cause par les téléspectateurs sourds. Cette enquête avait été commandée à la suite de la mauvaise qualité d’accessibilité des programmes lors des attentats du 13 novembre 2015. Le 20 avril dernier, nous avons pu constater que le problème n’a toujours pas été résolu lors de l’attentat qui a eu lieu sur les champs Elysées.