Tourisme

La Savane des Esclaves se rend accessible aux touristes à mobilité réduite

Situé en Martinique, ce haut lieu des esclaves arrivés sur l'île s'ouvre à tous les handicapés moteur pour faire connaitre un site chargé d'histoire. Le montant des travaux est estimé à 161 000 euros.

Situés au sud-ouest de l'île, en face de Fort-de-France, aux Trois Ilets exactement, un village traditionnel reconstitué et un musée retraçant l'histoire de l'esclavage s'ouvrent aux personnes à mobilité réduite. C'est le pari de Gilbert Larose, gérant du lieu depuis 17 ans. « ça m'a tenu à cœur de mettre ce dispositif en place », a-t-il raconté. « On est tous concerné par le handicap! Lorsqu'on vieillit par exemple, même si on n'a pas eu d'accident, les jambes deviennent un petit peu lourdes, on a du mal à marcher, on est obligé de se mettre dans une chaise », ajoute-t-il. « Bien sûr, il faut penser aux autres, mais il faut penser à soi, on peut aussi être à mobilité réduite ».

Un financement participatif

Troisième lieu le plus visité de Martinique (après les Jardins de Balata et l'Habitation Clément), la Savane des Esclaves peut s'enorgueillir d'accueillir 50 000 visiteurs par an avec huit salariés. Pourtant, Gilbert Larose fait tout tout seul- il est aussi maçon-, sans soutien. Pour ses travaux d'accessibilité - les terrassements sont déjà faits, il va couler du béton pour le chemin-, il a juste lancé un financement participatif via la plateforme Ulule. pour régler une facture de 161 000 euros. Il compte sur une BD qu'il a éditée (Ti Gilbé présente l'histoire de la Martinique) et sur les entrées quotidiennes des visiteurs au village pour financer ce circuit à mobilité réduite.

Accessibilité aux visiteurs handicapés moteur

« Tous ceux qui ne savent pas marcher sont concernés par les travaux d'accessibilité » explique Gilbert Larose, « ça va leur faire du bien ». L'accessibilité correspond à un besoin du public. Gilbert Larose reçoit à peu près deux cents coups de téléphone par an lui demandant si un tel circuit existe. Les touristes handicapés moteur, en fauteuil roulant, des familles poussant des poussettes de bébé, des personnes âgées, pourront ainsi venir y découvrir le mode de vie des esclaves, le marronnage (c'est-à-dire le fait de s'enfuir pour vivre sa liberté), les punitions et l'abolition. Dans un parc en plein air avec ses cases, ils découvriront la vie de tous les peuples venus volontairement ou non en Martinique, qu'ils soient colons débarqués d'Europe ou qu'ils proviennent d'Afrique par millions, pour former la Martinique par métissage. Certains handicapés arrivent déjà à faire le circuit non aménagé, "des gens très courageux qui veulent vraiment le faire", "alors on leur donne un coup de main", dit Gilbert Larose. Quant aux handicapés visuels et auditifs, ils ne sont pas concernés par les travaux, point de nouvelle signalétique en la matière, Gilbert Larose s'est concentré sur l'accueil des handicapés moteur.