Mode & handicap

Romain Brifault: Un couturier engagé pour le handicap

Romain Brifault le jeune couturier de 22 ans. (crédits: © Arnaud Bertereau - Agence Mona)
Romain Brifault le jeune couturier de 22 ans. (crédits: © Arnaud Bertereau - Agence Mona)
Romain Brifault a 22 ans et est un jeune styliste de Rouen. Son pari est simple: créer des lignes de haute couture aussi bien pour les valides que pour les personnes en fauteuil. Des robes de mariées, des tenues plus décontractées, le tout sur mesure et accessible. Portrait d'un jeune couturier très talentueux et engagé.

Avec sa gamme spécialement taillée pour les femmes en fauteuil, Romain Brifault est le premier à lier mode et handicap. Mais cet engagement n'est pas le fruit du hasard. Autiste Asperger, le couturier entend lutter contre les différences:
"Mon ambition c'est de ne pas faire de différences. C'est le message que j'ai envie de faire passer. Trop souvent, on met les handicapés d'un coté et les valides de l'autre. Ce n'est pas une démarche commerciale, c'est l'entreprise qui est comme ça et je n'envisage pas l'avenir autrement"

Une sensibilité qui le pousse à s'engager. Pour lui, les vêtements pour les valides et les personnes en situation de handicap font partie de la même gamme. Aucune différence.

Une création vitale

Même si Romain Brifault a mis du temps à trouver sa voie, la création lui est apparue comme une évidence dès l'enfance. C'est au cours d'un stage chez Gérard Darel qu'il est pour la première fois poussé à s'exprimer par le biais de la mode. Depuis, il n'en finit plus de concevoir de nouveaux vêtements. Il emploie même le mot "vital" quand il parle de création. La meilleure façon pour lui de s'épanouir au quotidien.

Romain Brifault en pleine conception d'un futur vêtement dans son atelier.

 

Son frère Alexandre s'occupe du management de l'entreprise. Il explique que depuis son lancement il y a un an, la marque connaît déjà un grand succès:

"On a commercialisé très rapidement. Les premières commandes sont arrivées juste après le défilé et on a même dû les freiner parce que l'atelier n'avait pas la capacité de production nécessaire pour continuer à proposer des vêtements de luxe." 

Pas de Fashion-week sans mannequin en fauteuil

 

Freiner  les commandes parce que la marque Romain Brifault est avant tout une affaire familiale. Une petite structure où parents et grands parents sont impliqués. Mais le jeune couturier ne cache pas de grandes ambitions: 

"J'ai vraiment envie de travailler pour partir à l'international et montrer dans le monde entier toute ma gamme, toute ma palette de créativité. Mon rêve ça serait de faire des fashion-weeks."

Mais pour lui, ce rêve ne se réalisera pas sans la présence de mannequins en fauteuil qui font partie intégrante de sa ligne de vêtements.