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"Handicap et protection de l'enfance: des droits pour des enfants invisibles"

une enfant atteinte de trisomie
une enfant atteinte de trisomie

Vendredi dernier, c'était la journée internationale des droits de l'enfant. A cette occasion, les défenseurs des droits ont publié leur rapport annuel sur les droits de l'enfant en France, intitulé "Handicap et protection de l'enfance: des droits pour des enfants invisibles".

Sur les 308 000 enfants qui font l'objet d'une mesure de l'aide sociale à l'enfance (ASE), 70 000  d'entre eux seraient porteurs de handicap. 

Ces enfants en situation de handicap et pris en charge par les services de la protection de l'enfance, sont des enfants invisibles, mais bel et bien exposés à des vulnérabilités accrues et à des dénis de leurs droits.

En effet, ils sont non visibles dans les politiques d'accompagnement du handicap et dans celles de la protection de l'enfance, car oubliés des systèmes d'information existants, et donc ni quantifiés ni identifiés. Mais bien doublement vulnérables.

Mesures demandées 

Pour palier cet état de fait, le rapport préconise 12 recommandations, parmi lesquelles la mise en place de fichiers de liaisons entre l'ASE et la MDPH(Maison Départementale des Personnes Handicapées) , une meilleure formation des professionnels (juges, enseignants, personnel médical, travailleurs sociaux) sur le handicap, une meilleure coordination des acteurs. Les auteurs de ce texte préconisent également   le comblement des  carences et insuffisances en matière de soutien à la parentalité ainsi qu'une mise à jour de la part de tous les professionnels concernés visant à faire évoluer leurs pratiques dans le domaine du handicap.

Un chapitre particulier est consacré aux enfants porteurs de TED illustrant bien  le manque de formation des professionnels de santé, en matière de handicaps. 

Les troubles envahissants du développement(les TED)  font l'objet d'un chapitre particulier. L'autisme fait partie des TED et il illustre bien les dérives liées au manque de connaissance des symptômes et des conséquences des handicaps en général, et de l'autisme en particulier.  Le défenseur des droits a été plusieurs fois saisi par des familles  pour des cas liés aux TED.  Par exemple, une famille avait cherché de l'aide auprès d'un hôpital de jour car leur enfant autiste refusait de se laver depuis plusieurs jours. Les médecins ont diagnostiqué une "dépression liée à une relation fusionnelle à la mère" et ont fait un signalement aux services de protection de l'enfance. L'enfant était  autiste.... En effet, certains des symptômes de l’autisme, pris séparément, peuvent être interprétés comme symptomatiques d'une éventuelle maltraitance. Et ce notamment lorsque les professionnels qui étudient le cas de la famille ne sont pas formés à reconnaître l'autisme, ce qui est malheureusement  encore le cas d'une très  grande partie des professionnels de la petite enfance et du monde médical. 

La mise en pratique des recommandations de ce rapport  devrait aboutir à la disparition de ce genre de dérives, au nom de la protection de l'enfant.