Autisme

La justice retire des enfants autistes à leurs parents : les associations scandalisées.

Trois enfants autistes retirés à leur mère au coeur des vacances. (illustration)
Trois enfants autistes retirés à leur mère au coeur des vacances. (illustration)
La décision de retirer trois enfants autistes à leurs parents dans l’Isère déclenche la colère des associations. Elles dénoncent les abus de placement des enfants autistes. Dans un rapport, Autisme France dénonce des services « noyautés par une idéologie psychanalytique qui fait porter sur la mère la responsabilité de l’autisme de l’enfant ».

Ce lundi, au beau milieu des vacances, une famille va vivre l’arrachement de ses trois enfants autistes par les services sociaux du département de l’Isère. Après avoir fait l’objet d’un signalement, le juge a considéré que cette mère de famille n’était pas capable d’élever ses trois enfants (4, 6 et 9 ans) atteints de troubles envahissants du développement (troubles apparentés à l’autisme). Le tribunal ayant décidé de placer les enfants, ce sont donc les services de l’Aide Sociale à l’Enfance qui vont les retirer à leur mère. Celle-ci conteste la décision de justice et propose que, provisoirement, ils soient confiés à leurs grands-parents. Très inquiète pour leur équilibre, elle fait valoir que le médecin du centre référent régional partage son désaccord. Sandrine Sonié, coordinatrice du Centre Ressource Autisme pour la région Rhône-Alpes estime en effet dans un communiqué des associations que ce placement présente un « risque de traumatisme psychique et d'une aggravation des troubles du développement dans une structure collective et non spécialisée". Les enfants pourraient en effet être placés dans un foyer de Grenoble, non spécialisé pour l’accueil des jeunes autistes. Selon les associations, le juge aurait appuyé sa décision sur le constat que la mère « provoque les troubles de l’enfant pour toucher les allocations handicap ».

Des familles d'enfants autistes dénoncées

De son coté, le Conseil Départemental de l’Isère dénonce ce communiqué et parle d’un « coup médiatique ». Interrogée par nos confrères du « Dauphiné libéré », la Vice Présidente du Conseil Départemental, Frédérique Puissat affirme que la famille est suivie depuis plusieurs mois et estime que les arguments employés par les associations « frôlent la diffamation ».  Sur son compte Facebook, la Présidente d’Autisme France réplique «vous nous donnez la nausée».

Selon un collectif de 127 associations réunis autour d’un communiqué commun, cette décision n’est pas la première, loin de là. Les familles d’enfants autistes qui rencontrent de grandes difficultés pour l’éducation de leurs enfants, au lieu d’être aidées, se voient régulièrement dénoncées et privées de leurs droits parentaux. Dans un rapport publié en juillet, l’association Autisme France dénonce de graves abus de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) en matière de placement d’enfants handicapés.