Cinéma

Cinéma : "Coup de Chaud", handicap mental et drame policier

  • 12 août 2015 à 08:00
Par Vivre FM
Karim Leklou, captivant, dans la peau de Josef un jeune qui souffre de "débilité débonnaire" affective".
Karim Leklou, captivant, dans la peau de Josef un jeune qui souffre de "débilité débonnaire" affective".
Aujourd'hui "Coup de Chaud" sort dans les salles. Le film policier de Raphaël Jacoulot réveille le Box-Office en ce milieu du mois d'août. Un scénario réaliste dans un village français du début du XXI ème siècle. Le thème central, l'exclusion et les préjugés.

Un été caniculaire au fin fond de la campagne française, un petit village et des habitants poussés à bout. Les esprits sont en effet échauffés par le manque d'eau et… Josef un jeune atteint de troubles mentaux, joué par le surprenant Karim Leklou. La trentaine, originaire d'une famille de gens du voyage sédentarisée, Josef a la mentalité d'un enfant de 16 ans et passe ses journées à jouer des tours aux habitants. Mais un jour, après une énième bévue, il est retrouvé mort. Tout le village est alors sous tension.


Basée sur des faits réels, cette histoire permet au réalisateur, Raphaël Jacoulot, de nous parler de l'intolérance, du manque d'affection et du rapport à l'autre, l'étranger.


Tout un programme donc qui repose en grande parti sur le jeu des acteurs. Jean-Pierre Daroussin en maire rassembleur, Karim Leklou en idiot du village aussi attachant qu'énervant, ou encore Grégory Gadebois et Carol Franck en villageois exténués et Isabelle Sadoyan, la grand-mère au grand cœur.


Josef, entre quête d'affection et rejet des autres


Pourquoi l'amour dans tout ça n'aurait-il pas sa place ?


Le mécanisme victimaire autour de Josef permet au réalisateur de jouer sur l'affection et le rejet. Deux notions qui se confrontent sur tous les plans et qui sont exacerbées par le handicap du personnage principal.

De l'aveu même de Karim Leklou, il fallait faire transparaitre dans l'histoire le mal-être de Josef face au replis sur soit et au sentiment d'insécurité éprouvé par les villageois. Mission réussie pour l'acteur qui livre une prestation saisissante de réalisme.

Raphaël Jacoulot nous dresse ici un huis-clos à la fois moderne et intemporelle, tantôt fait de clichés, volontairement, sur l'intolérance et le rapport à l'autre, tantôt de non-dits, qui ne manquent pas de rendre l'ambiance toujours plus étouffante.

L'exercice est connu du réalisateur qui n'en est pas à son premier essai. Coup de Chaud, un film policier qui mérite d'être vu incessamment sous peu.