Table ronde

Le chien guide, un autre oublié de l'accessibilité

• 13 mars 2015 à 15:13

La scène se passe à Paris. Un chauffeur de bus demande à une femme aveugle de " prendre le chien dans ses bras " ou de le laisser à l'avant du véhicule. Ce conducteur ne réalise pas que la voyageuse ne peut se déplacer sans son animal. Ce témoignage montre que l'accessibilité n'est pas encore devenue une réalité et que la législation n'est pas respectée. Les lois de 1987 et celle de 2005 ont donné à cet auxiliaire à quatre pattes l'accès gratuit et illimité dans les lieux publics. Toujours dans la capitale un chauffeur de taxi refuse de prendre un malvoyant avec son chien et il ajoute ironiquement "Vous n'avez qu'à noter le numéro de ma plaque d'immatriculation ! " Ces deux situations ont été racontées le 12 mars dernier lors d'une table ronde sur le thème des chiens guides à l'Assemblée nationale. 25 chiens et leurs maîtres ont participé à cette rencontre, mais aussi le député Christophe Sirugue, des représentants des associations, des éducateurs et des familles d'accueil.

Un facteur d'autonomie

Les témoignages de non-voyants qui abandonnent la canne blanche pour adopter un chien sont beaucoup plus enthousiates. Une participante qui exerce le métier de conteuse raconte : " Depuis que j'ai le chien, les gens s'arrêtent pour demander si j'ai besoin d'aide". La majorité des personnes " n'ont plus honte " et ont retrouvé confiance en eux. Les chiens guides d'aveugles permettent une véritable autonomie, une grande liberté. "à 49 ans, ma vie a changé" déclare un autre non-voyant. Plusieurs intervenants ajoutent que le rappel à la loi est indispensable, notamment à travers la sensibilisation.