Prothèse

Une première dans le monde de la médecine : souffrant d'une malformation congénitale, il reçoit une prothèse bionique

Martynas Girulis découvre les gestes simples du quotidien, comme utiliser un clavier d'ordinateur
Martynas Girulis découvre les gestes simples du quotidien, comme utiliser un clavier d'ordinateur

Martynas Girulis, 21 ans, est devenu le premier homme non-amputé au monde à recevoir une prothèse bionique entièrement contrôlée par son cerveau, en remplacement de son bras droit, inerte. Depuis, il découvre avec bonheur les gestes de la vie quotidienne qui, jusqu’ici, lui étaient impossibles.

Le jeune Lituanien Martynas Girulis souffre depuis sa naissance d’une malformation congénitale, l’arthrogrypose. Cette maladie neuromusculaire rendait irréalisable tout mouvement de rotation ou de flexion de ses bras. Ses jambes étaient aussi touchées, mais six lourdes opérations réalisées en Lituanie et en Suède ont permis à Martynas de marcher à l’âge de 6 ans. Le 4 novembre 2014, Martynas a été opéré à Vienne par le docteur Oskar Aszmann, qui déclare à l’AFP qu’ « il est le premier patient souffrant d’une malformation congénitale à bénéficier d’une reconstruction bionique ». Ce concept de reconstruction bionique a été développé par le chirurgien autrichien, qui a procédé à une première opération en 2010.

C’est en 2011, grâce à internet, que Martynas Girulis a eu vent du travail du docteur Aszmann, spécialiste de la chirurgie nerveuse et des extrémités depuis 20 ans à l’université de médecine de Vienne. Il a donc fallu attendre 3 ans et demi pour que le jeune handicapé reçoive sa prothèse. Pour pouvoir l’accueillir, il a fallu amputer son bras droit, après avoir transplanté des nerfs à l’épaule. Étant donnée sa maladie, le jeune homme ne disposait que de deux influx nerveux au lieu de six, alors que ces influx lui permettent de contrôler son bras. Il a également dû muscler son épaule pendant un an et a reçu des muscles prélevés sur sa cuisse.

Enthousiaste, Martynas ne tarit pas d’éloges sur sa prothèse : « Commander cette main c’est comme commander un hélicoptère ! ». Il a dû s’entraîner avec une main virtuelle sur un ordinateur. Il devait la bouger par la pensée en contrôlant, sur un autre écran, son activité musculaire à l’aide d’électrodes. Chaque mouvement de son bras était signalé par un léger « bip ». Aujourd’hui, grâce à cette prouesse, le jeune homme se dit « réjouit » de se servir à manger et à boire, d’utiliser un ordinateur ou encore de se tenir dans le bus. Martynas suit par correspondance des cours de terminale et envisage de commencer des études de psychologie.


Source : Le Parisien