sport militaire

RMBS 2013 : pour une réinsertion sociale et professionnelle des militaires handicapés

Les stagiaires RMBS au départ de la course.
Les stagiaires RMBS au départ de la course.

Parler du handicap à travers le sport et aider à la réinsertion des militaires blessés. Tel est l’objectif des Rencontres militaires blessures et sport (RMBS) qui se déroulent du 27 mai au 14 juin 2013, à Bourges, dans la région Centre. Un moyen pour les participants de partager leurs expériences avec des personnes dans la même situation.

Aubigny-sur-Nère, lundi 3 juin, 15h. Une journée sous le soleil et la chaleur, idéale pour la pratique du sport. Dans le centre sportif de la ville, et plus particulièrement dans le parc adjacent, une vingtaine de personnes - des militaires en situation de handicap et leurs accompagnants - est regroupée. Les regards sont tournés vers l’organisatrice, Elodie, qui explique l’activité de l’après-midi : un mélange de biathlon et de course d’orientation.

Le principe est simple : les stagiaires doivent, à l’aide d’une carte topographique, retrouver des balises, sur lesquelles sont inscrits des numéros. Une fois les balises trouvées, chaque stagiaire doit les inscrire sur une grille, qu’il doit faire valider auprès d’un stand pour pouvoir faire une session de tir. A chaque tir manqué, ce n’est pas une pénalité en temps qui l'attend mais des gages, allant du simple calcul mathématique au mime d’animaux.

Un moment de quiétude pour reprendre goût au sport

Au top départ, tous les participants se lancent à la recherche des balises dans le parc. En tête du cortège, le sergent Julien Leroux, jeune tétraplégique blessé à la tête en 2011, lors d’une opération à l’étranger. Le sport est pour lui un moyen de reprendre goût à la vie : « Le sport, quand on est militaire, c’est une priorité, même avec un handicap. Ces journées sportives sont une bénédiction pour nous, cela permet de rencontrer d’autres personnes avec différents handicap. On se retrouve tous autour du sport. »

En ce qui concerne les activités sportives, les militaires ont l’embarras du choix. Pendant cette épreuve de biathlon remixée à la sauce RMBS, les gages sportifs sont nombreux : football, freesbee, boccia. Le but ? Reprendre goût au sport. Nos sportifs font parfois des découvertes, comme pour le sergent Leroux. « J’ai pu faire de la boccia, de la sarbacane, j’ai pu tester aussi le tir à l’arc, que je n’avais pas encore eu l’occasion d’essayer. Ça m’a beaucoup plu ».

Mais aussi un moment de discussion et d’échanges        

         

16h30, fin de l’activité. Les militaires parlent entre eux de leur accident, de leurs blessures. Ils retrouvent des compagnons dans la même situation qu’eux, discutent, osent évoquer leurs traumatismes, partagent leurs expériences.

Ces soldats s’ouvrent aux autres, c’est en tout cas le constat que fait le sergent Poisson, blessé aux membres inférieurs lors d’une mission de transfert : « les RMBS, c’est vraiment bénéfique pour nous, puisque cela nous permet de nous rencontrer. Nous ne sommes pas forcément des mêmes régiments, nous n’avons pas été blessés pendant les mêmes missions, donc le fait de pouvoir partager nos expériences de blessés, c’est intéressant  ».

Une journée pour aider les soldats à parler de leurs traumatismes

Pour certains, ces rencontres sportives sont aussi un moyen de parler ouvertement de leur handicap, et de leur accident, comme pour le sergent Leroux. « Il y a deux ans, j’étais chef de groupe de combat, je m’occupais du déminage. Je suis devenu tétraplégique de niveau C4 : je n’ai que les biceps qui fonctionnent. J’ai été blessé par une branche qui m’a percuté la mâchoire, ce qui a entraîné une hyper-extension des cervicales, qui m’a cassé une partie de la colonne vertébrale ».

Une deuxième édition réussie pour les stagiaires présents à la première session, grâce au Centre d’Aide aux Blessés de l’Armée de Terre (CABAT). La deuxième session a commencé mardi 4 juin et se terminera le 14 juin 2013. Une semaine sportive qui aura permis aux participants de parler sans tabou de leur handicap.