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Furosémide : quels risques pour les personnes âgées ?

Un homme de 91 ans, ainsi que deux autres personnes âgées, sont décédés depuis le samedi 8 juin suite à la prise d’un médicament mal-conditionné. Il s’agirait d’un diurétique, le Furosémide, dont les comprimés ont été remplacés par inadvertance par un somnifère, le Zolpiclone. Une enquête a été ouverte dimanche 9 juin.

Le Furosémide est à l’origine un diurétique qui agit directement sur les reins. Il est également utilisé dans le traitement de l’hypertension et des œdèmes souvent dus à une insuffisance cardiaque ou rénale.

Le vieil homme souffrant de problèmes cardiaques, la prise de son traitement aurait dû le soulager. Et  c’est là tout le problème : son décès serait dû à un œdème pulmonaire, provoqué par la « non-prise » de son traitement.

C’est en tout cas ce qu’affirme le Docteur Olivier Henry, chef du service de gériatrie au groupe hospitalier Henri Mondor à Créteil : « Si l'imputabilité de l'erreur n'est pas pour l'instant avérée, on peut supposer qu'à plus de 90 ans, il soit plutôt mort d'avoir interrompu son traitement diurétique que d'avoir pris à la place un somnifère ».

Le Zolpiclone également mis en cause


Le Zolpiclone, un somnifère, aurait pu avoir un rôle dans le décès du nonagénaire. Selon l’Agence nationale du médicament, son effet ne dure que quelques heures, mais pour des personnes âgées, les effets du somnifère peuvent durer deux jours.

Et de préciser : « Pour les patients déjà traités par des somnifères ou des tranquillisants, la somnolence induite sera majorée et il existe un risque de coma ». Des risques plus importants, donc, pour les personnes déjà sous ce type de traitement, mais également des risques liés aux conséquences du somnifère : des chutes pouvant impliquer des fractures et des traumatismes.

Le Docteur Olivier Henry ajoute que « chez les personnes âgées, il y a des syndromes de fragilité et des effets en cascade, notamment en cas de changements dans les traitements mis en place ». Depuis lundi, l'ANSM a invité les détenteurs de boîtes de Furosémide à les retourner auprès de leur pharmacien, et hier, les constats préliminiares de l'inspection effectué par l'Agence n'ont pas identifié d'anomalie majeure de fonctionnement du laboratoire Teva.