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Handicap International : déjà 30 ans

En 1982, des centaines de milliers de Cambodgiens fuient les Khmers rouges et affluent dans les camps de réfugiés à la frontière thaïlandaise.
En 1982, des centaines de milliers de Cambodgiens fuient les Khmers rouges et affluent dans les camps de réfugiés à la frontière thaïlandaise.
Née de l’initiative de deux médecins français et leurs compagnes, l'ONG fêtera ses 30 ans le19 Juillet. Elle incarne aujourd’hui la volonté d’intervenir aux côtés des personnes vulnérabilisés par une catastrophe, un conflit ou une extrême précarité. Un but: rester présente sur les fronts de l’urgence, tout en ancrant son action dans la durée.

En 1982, Handicap International est née d’un besoin. Fuyant le régime des Khmers Rouges et l’occupation de leur pays par les troupes vietnamiennes, les réfugiés constituaient d’immenses campements de fortune le long de la frontière thaïlandaise. Parmi eux erraient 6 000 amputés, principalement victimes de mines antipersonnel. C’est pour leur venir en aide que Jean-Baptiste et Marie Richardier, rejoints par Claude et Marie-Eve Simonnot créent l’association. Avec l’aide des réfugiés et les matériaux disponibles sur place, ils ouvriront 17 ateliers de fabrication de prothèses artisanales en l’espace de quelques mois – ils fonctionneront continuellement pendant 13 ans.

« Notre réussite doit beaucoup à cette situation extrême » se souvient Jean-Baptiste Richardier, aujourd’hui Directeur général du réseau fédéral. « Pour tous le besoin était absolument évident ; c’est pour cette raison que l’efficacité du service rendu a été perçue comme spectaculaire ».

Une association sur tous les fronts

Cambodge, Roumanie, Rwanda, Sierra Leone, Haïti… les conflits s’enchainent, et l’association apporte son soutien en priorité aux personnes handicapées et à leur famille, plus largement aux populations vulnérabilisées. L’ONG a progressivement diversifié ses activités : couverture des besoins de base en urgence, soins aux blessés, appareillage et réadaptation, mais aussi protection maternelle et infantile, soutien aux familles confrontées au VIH-Sida et à l’exclusion, prévention de la violence armée, prévention routière… Sans oublier les projets d’insertion scolaire ou économique, de formation de compétences locales, de soutien aux associations communautaires.

En 1992 un autre combat commence. Handicap International dénonce les mines antipersonnel et s’implique dans des opérations de déminage et de dépollution. Cette détermination aboutit en 1997 : 162 Etats signent le traité d’Ottawa et renonce aux mines antipersonnel. Même combat en 2010 contre les bombes à sous munitions, qui aboutira au traité s’Oslo.

Handicap International, est aujourd’hui constitué de huit associations nationales implantées en Allemagne, en Belgique, au Canada, aux Etats-Unis, en France, en Grande Bretagne, au Luxembourg et en Suisse. Afin d’élargir leur impact, garantir leur indépendance financière et renforcer leur liberté d’entreprendre, ces huit associations nationales sont structurées au sein d’une Fédération, un réseau capable de mobiliser des ressources privées et publiques en constante augmentation, d’influencer les choix des bailleurs de fond, de sensibiliser le grand public, et de recruter des spécialistes du monde entier.