Sexualité

Sexualité : Les personnes handicapées ont aussi droit au plaisir charnel

Dans le cadre du mois parisien du handicap, le Crédavis et l'Adapt rééditent le festival "Ma sexualité n'est pas un handicap" (du 28 au 30 juin). L'occasion pour les professionnels d'acquérir des connaissances afin d'accompagner les personnes handicapées dans leur sexualité. Sujet encore trop tabou au sein des établissements spécialisés.

Aujourd'hui, nous avons décidé de parler de sexualité. On en entend beaucoup parler au quotidien, dans les magazines ou au détour des conversations. Mais qu'en est-il de la sexualité des personnes handicapées ? Souvent stigmatisée, ou tout simplement oubliée, les personnes en situation de handicap ont pourtant elles aussi le droit à l'amour et au plaisir charnel.

 

Il y a quelque temps nous avions rencontré Fabrice, un homme de 44 ans, infirme, moteur cérébral et homosexuel. Très actif au sein de plusieurs associations de prévention, nous avions pu discuter avec lui de ce sujet qui demeure encore trop tabou. Son quotidien à lui est parsemé de discriminations. Parce que, d’un côté il se sent rejeté du milieu homosexuel parisien. Et que de l'autre, le sujet reste totalement prohibé au sein des établissements médicaux sociaux. "J'étais moi-même dans des établissements pour personne en situation de handicap et les professionnels déjà ils ont du mal à aborder la vie affective et sexuelle qui est normale mais pour aborder ce sujet qui est l'homosexualité c'est encore plus tabou ! Aussi mon combat, c'est faire qu'il y ait plus d'informations au niveau des professionnels qui travaillent dans les établissements pour handicapés sur ce sujet".

 

Les témoignages comme celui de Fabrice sont nombreux. C’est pour cela que des associations tentent de faire bouger les choses. Parmi elles, il y a LADAPT et CREDAVIS qui organisent le festival "Ma sexualité n'est pas un handicap" du 28 au 30 juin au centre culturel CentQuatre à Paris. Derrière ce titre, l'objectif, c'est de provoquer pour faire avancer les mentalités. Nous avons accueilli sur notre plateau les co-organisateurs du festival : Eric Blanchet, le directeur général de LADAPT et Lenaig Péron la responsable de formation de CREDAVIS. "Quand on a choisi ce titre, c'était un peu de la provocation. Simplement parler de sexualité, c'est aussi rendre à la personne sont côté humain. On parle de personnes handicapées qui sont dans des situations des fois un peu particulière sur lesquelles on doit apporter des réponses".

 

L'objectif de ce festival, c'est donc d'ouvrir le débat et de donner l'occasion aux professionnels d'acquérir des connaissances afin de mieux accompagner les personnes handicapées dans leur sexualité. Mais concrètement qu'est ce qui pose problème dans la possibilité de laisser les personnes handicapées profiter librement de leur sexualité ? Lenaig Péron nous explique : "Les professionnels partent souvent du principe que les personnes sont en situation de handicap donc qu'ils n'ont pas de sexualité ou alors s'ils ont une sexualité elle est totalement débridée. La législation est très importante sur cette question. Il y a quand même de nombreux textes qui appuie l'épanouissement affectif, amoureux et sexuel des personnes en situation de handicap et qui ne sont absolument pas connus des établissements.

 

En octobre 2016, un sondage Opinion Way avait été mené sur les préjugés des Français face au handicap. Il a montré que 69% des Français pensent qu'une personne handicapée n'a pas ou peu d'autonomie. Mais que 81% leur reconnaissent le droit de jouir d'une vie sexuelle et sentimentale, au même titre qu'une personne valide.

 

Il reste donc encore beaucoup de choses à faire, mais le plus important, c'est de démystifier la thématique de la sexualité. C'est ce qui sera possible à travers différents ateliers, conférences et spectacles lors du festival "Ma sexualité n'est pas un handicap".

 

Retrouvez l'intégralité de notre reportage dans l'info différente de Vivre FM :