Condamnation

Un médecin suspendu six mois après ses propos sur l'extermination des handicapés

Le médecin a été condamné à six mois dont trois avec sursis
Le médecin a été condamné à six mois dont trois avec sursis
Il y a six mois, un médecin généraliste exerçant à Cherbourg dans la Manche tient des propos sur l'extermination des personnes en situation de handicap. La chambre disciplinaire de l'Ordre régional des médecins a rendu son verdit le 10 juillet.

Le verdit a été rendu le 10 juillet : Jean-François Pion, médecin généraliste et membre d'SOS Médecins à Cherbourg a été suspendu six mois, dont trois avec sursis. La chambre disciplinaire de l'Ordre régional des médecins considère que les déclarations de Jean-François Pion sont "contraires au respect de la vie humaine, de la personne et de sa dignité ainsi qu'au principe de moralité." L'ordre avait été saisi par l'agence régionale de santé qui reproche au généraliste des propos violents et discriminatoires à l'encontre des personnes en situation de handicap et des homosexuels.

Des faits qui remontent à six mois

En janvier dernier, Jean-François Pion est au chevet d'un patient lourdement handicapé. Il se confie alors à une infirmière de l'établissement. Le médecin évoque le sort qui était réservé par le régime nazi aux personnes en situation de handicap et parle de "cyanure", de "stérilisation" et de "neuneus". Selon l'infirmière, Jean-François Pion aurait, pendant une quarantaine de minutes, défendu la "logique intellectuelle" de l'extermination des personnes handicapées. Il se justifie en expliquant que les "neuneus" n'auraient été utiles "que comme cobayes" des médecins allemands.

Jean-François Pion aurait interprété le silence "coupable" de l'infirmière comme une "provocation "forcée" qui l'aurait poussé à poursuivre.

La radiation avait été demandée

Le généraliste a été convoqué devant la chambre disciplinaire de l'Ordre régional des médecins le 24 juin dernier. Il n'a alors pas nié ses déclarations mais les a minimisées, se défendant d'avoir tenu ces propos dans la sphère privée. Il a donc évoqué "des paroles sorties de leur contexte et mal comprises par l'infirmière" ou encore des propos "cyniques, désabusés et philosophiques".

Jean-François Pion a été suspendu six mois, dont trois avec sursis, au nom du principe de moralité. Cette sanction est moins lourde que celle qui avait été demandée à l'origine : l'Agence régionale de santé avait demandé la radiation. Le médecin se refuse pour l'instant à tout commentaire et n'a donc pas faire savoir, s'il ferait appel ou non.