Assemblée Nationale

Assemblée Nationale 2017 : Quels députés pour faire avancer le handicap ?

Barbara Pompili et Gwendal Rouillard, députés En Marche présents à l'Assemblée Nationale depuis 2012
Barbara Pompili et Gwendal Rouillard, députés En Marche présents à l'Assemblée Nationale depuis 2012
Sur qui le gouvernement peut-il compter pour faire passer des lois en faveur du handicap ? Zoom sur plusieurs députés qui connaissent le sujet grâce à leurs expériences passées, qu’ils fassent partie d’En Marche ou de l’opposition.

Des Marcheurs expérimentés et une charte pour une société inclusive

Certains députés d’En Marche disposent déjà d’une certaine expérience dans les débats sur le handicap. Deux d’entre eux étaient déjà présents à l’assemblée entre 2012 et 2017 : il s’agit de Barbara Pompili, écologiste sous le précédent quinquennat, et de Gwendal Rouillard, ancien membre du PS. La première était présidente du groupe d'études sur l'intégration des personnes handicapées dans la Commission des Affaires Culturelles et de l’Education. Le second était co-président de la « commission autisme » à l’Assemblée Nationale, et avait été assez médiatisé pour ses prises de position contre la psychanalyse dans le traitement de l’autisme.

Ces deux habitués de l’hémicycle sont rejoints par quatre autres députés engagés pour le handicap, aux profils assez variés. Didier Baichère, à l’origine de l’association @talentegal pour l’inclusion des personnes handicapées dans le monde du travail ; Véronique Hammerer, directrice d’un CIAS depuis 2011, c’est-à-dire d’un centre offrant notamment des services pour les personnes âgées ou handicapées ; Marie Tamarelle-Verhaeghe, qui a été vice-présidente en charge de l'autonomie, des personnes âgées, des personnes handicapées et de l'accès à la santé au conseil départemental de l’Eure de 2015 à 2017 ; et enfin Delphine Bagarry, médecin urgentiste de formation, qui a travaillé un an au Conseil départemental d’Indre-et-Loire au service des personnes âgées et handicapées. De manière plus générale, l'expérience des nouveaux élus dans les départements (où se jouent les politiques sociales) pourra être utile à l'Assemblée.

A l'intérieur du parti d'Emmanuel Macron, le mouvement "En marche Inclusion" a rédigé une charte sur le handicap. L’objectif est de « porter de manière positive un message autour du vivre-ensemble et d’une société plus inclusive ». Les députés qui la signeront s’engagent sur plusieurs plans : rendre accessibles les lieux de meetings et les supports de communication, sensibiliser à la question du handicap, rencontrer les associations spécialisées…

Un macron-compatible et plusieurs opposants

Il y a à l'Assemblée Nationale un député lié au monde du handicap qui ne fait pas partie d’En Marche mais qui partage des idées proches. Il s’agit de François André, qui a été vice-président chargé de la Solidarité du Conseil départemental d’Ille-Et-Vilaine en 2008, et fait partie de la délégation des conseillers départementaux à la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) depuis 2015. Sans quitter le PS, ce député de Haute-Garonne déjà présent au quinquennat précédent avait soutenu Emmanuel Macron lors de la présidentielle.

En dehors d’En Marche et de ses sympathisants, plusieurs personnalités politiques ont déjà été en contact avec les débats sur le handicap. Parmi eux, le seul député handicapé de l’Assemblée Nationale depuis 2012, Damien Abad. Le Républicain atteint d’arthrogrypose, une maladie rare des articulations, est devenu un habitué des questions du handicap. Dans le même groupe politique, on retrouve Daniel Fasquelle, député depuis 2007, connu pour avoir créé en 2010 un groupe d'étude parlementaire sur l'autisme et pour ses propositions controversées à ce sujet. Egalement membre des Républicains, encore plus ancienne à l’Assemblée Nationale (élue pour la première fois en 2002 !), on retrouve Bérengère Poletti. Celle-ci s’est illustrée en rédigeant un rapport sur la compensation du handicap par la technologie en 2008 et en menant pour la Commission des Affaires Sociales 2012-2017 une mission sur l’aide à domicile. De l’autre côté de l’hémicycle se trouve le socialiste Joël Aviragnet. Lui aussi connaît bien le milieu : il a été éducateur spécialisé, puis directeur d’un institut thérapeutique éducatif et pédagogique (ITEP) à Toulouse.

Dans les rangs plus restreints de La France Insoumise et du Front National, pas de poste ou d’engagement similaires à ceux cités ci-dessus. Toutefois, les candidats à la présidentielle de ces mouvements, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, avaient tous les deux pris en compte le handicap dans leur programme. Le premier était conseillé par Vincent Assante, administrateur de plusieurs associations de défense des handicapés, et Marie-Laure Darrigade, ancienne secrétaire au handicap au Parti de Gauche : le livret sur le handicap contenait des mesures pour prévenir le handicap, assurer le droit à l’éducation, garantir le droit à l’emploi, améliorer l’accessibilité... La seconde souhaitait revaloriser l’Allocation aux Adultes Handicapés, mieux prendre en charge l’autisme et faciliter l’accès à l’emploi (mesures 88 et 89).

Les déçus des législatives

On peut aussi noter que plusieurs personnalités actives sur le sujet du handicap de 2012 à 2017 n’ont pas conservé leur place pour le nouveau quinquennat. Ainsi, Annie Le Houerou, auteure d’un rapport sur l’accompagnement dans l’emploi des personnes handicapées, a été battue dans les Côtes d’Armor ; Ségolène Neuville, ancienne secrétaire d'État chargée des personnes handicapées, a été battue dans les Pyrénées-Orientales. Quant à Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée en charge des personnes handicapées de 2012 à 2014 et auteure du 3è plan autisme, elle ne s’est pas représentée, tout comme Martine Carrillon-Couvreur, Présidente du Conseil national consultatif des personnes handicapées de 2012 à 2015.