Cinéma

Willy 1er le film

Willy (à gauche) et son défunt frère jumeau
Willy (à gauche) et son défunt frère jumeau
"A Caudebec j'irai, avoir un appartement, j'en aurai un, un scooter j'en aurai un, des copains j'en aurai, et je vous emmerde" c'est le cri de révolte de Willy qui revendique son autonomie malgré ses difficultés. Le film, réalisé par quatre jeunes cinéastes fraîchement sortis de l'école, est un hymne formidable à la liberté.

C'est l'histoire de Willy, 50 ans qui quitte le domicile familial après la mort de son frère jumeau. Il part s'installer dans la petite ville voisine. Sujet de moquerie il fera preuve d'une détermination sans limite pour parvenir à son objectif : être autonome. Il devra en particulier s'affranchir de la sur-protection de ses parents pour conquérir son indépendance malgèr eux.

Inspiré de l'histoire vraie de Daniel Vannet qui joue son propre rôle, le film s'inscrit au plus près de la réalité de ceux qui sont en marge de la société. Mais, au delà de son côté documentaire, Willy 1er offre aussi de beaux moments de poésie et de rêve. Et petit à petit on glisse de la comédie, vers un autre registre qui interroge et peut même mettre mal à l'aise.

Ce premier long métrage est réalisé par une bande de copains à peine sortis de l'école de cinéma. Ludovic et Zoran Boukherma, Marielle Gautier et Hugo Thomas ont travaillé à huit mains pour l'écriture, la mise en scène et l'ensemble de la réalisation du film. Ils apportent à cette thématique sociale la fraîcheur de leur regard et l'énergie du cinéma d'aujourd'hui. Si le sujet et le personnage peuvent faire penser aux films de la bande Gustave Kervern-Benoit Delépine, le tournant dramatique glisse vers la violence d'un Tarantino et le graphisme des images font de Wily 1er un film singulier qui n'imite rien, qui émeut, qui dérange et qui pousse à réfléchir.

Il se dégage de ce premier long métrage le sentiment d'un profond respect des auteurs pour leurs personnages. Le générique rappelle qui si le film ets librement inspiré du parcours de Daniel Vannet, il n'est pas le reflet exact de la réalité. Mais précisent les quatre jeunes réalisateurs : "le courage de Daniel est réel".