Cinéma

Moi Daniel Blake de Ken Loach ou l'absurdité de l'accompagnement social britannique

Dan et Katie
Dan et Katie
Le réalisateur britannique dénonce le renoncement des autorités de son pays à accompagner les personnes fragiles. On suit l’évolution d’un homme et d’une femme aidés par une agence privée qui malmène les demandeurs d’emploi au lieu de les aider.

Dan est un artisan qualifié. Il a perdu sa femme. Puis, il a fait une crise cardiaque très grave et a failli tomber d’un échafaudage. Il vit à Newcastle, ville où l’activité économique décline depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. En se rendant à l’agence de l’emploi anglaise, le héros est interpellé par la détresse de Katie, une mère de 27 ans obligée de quitter Londres avec ses deux enfants pour que les services sociaux lui trouvent un logement dans cette ville du Nord. Dan et Katie vont être victimes des absurdités de l’accompagnement par les services sociaux, qui sont sous-traités par une entreprise privée, dont la logique est la rentabilité. D’après Ken Loach, cette solution dictée par les impératifs budgétaires a un effet négatif, elle décourager des personnes déjà fragiles. Cette situation se traduit par des scènes d'agressivité entre les agents et les usagers excédés. Cette fresque de la société britannique a décroché la Palme d'or au Festival de Cannes.

Katie est en retard pour son entrevue à l’agence pour l’emploi parce qu’elle ne connaît pas bien la ville. Elle n’est pas reçue et on lui signifie que ses allocations vont être suspendues. Les relations de Katie avec les services sociaux s’enveniment et les suspensions d’allocation sont de plus en plus sévères. Face aux difficultés, Dan et Katie décident de s’entraider.

Une aberration administrative

Le médecin de Dan est formel, pour l’instant son patient doit éviter toute activité professionnelle. L’agence pour l’emploi a pourtant jugé ce demandeur d’emploi apte au travail et lui demande des preuves de sa recherche d’emploi. Dan est victime d’une aberration administrative et Katie se trouve en porte-à-faux avec les services sociaux.

Ken Loach met en scène des individus qui veulent faire face à leurs problèmes, tout en gardant leur dignité. Ils affrontent peu à peu à des situations absurdes issues de la rigidité administrative. On a l’habitude que le réalisateur traite des sujets sociaux  avec légèreté. Dans ce film, la gravité domine et rend le film quelque peu indigeste.