Baccalauréat

Passer son bac avec handicap: Kilian a obtenu mention assez bien

Les résultats du Baccalauréat 2016 sont tombés (Photo: Le Monde)
Les résultats du Baccalauréat 2016 sont tombés (Photo: Le Monde)
Killian, un élève de terminale scolarisé à l’Institut National des Jeunes Aveugles a passé le bac cette année. Il fait partie des 280 000 élèves en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire. Un chiffre en hausse.

« Je pense qu’avec les bons aménagements, n’importe qui peut réussir son bac. »

Les résultats du Bac de Killian, jeune aveugle, sont tombés le 5 juillet pour tous les élèves de Terminale en filière générale, professionnelle ou technologique. Ils sont plusieurs en situation de handicap à décrocher leur diplôme. Killian est un de ceux-là. Elève de Terminale à l’Institut National des Jeunes Aveugles de Paris, il a obtenu son bac avec mention. Pendant les épreuves, il a bénéficié d’un secrétaire ou d’un ordinateur, ainsi que d’un tiers temps. Selon lui, ses aménagements étaient parfaitement satisfaisants et ont permis de faire en sorte  que son handicap ne lui porte pas préjudice. Il déclare même : « je pense qu’avec les bons aménagements, n’importe qui peut réussir son bac. »

De plus en plus d'élèves handicapés scolarisés

Grâce à la loi du 11 février 2005 sur le handicap, d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École de la République du 8 juillet 2013, de nombreuses avancées ont eu lieu concernant la politique de scolarisation des élèves en situation de handicap.
Ainsi, on dénombrait à la rentrée 2015 environ 280 000 élèves en situation de handicap scolarisés dans un milieu ordinaire. C’est 25% de plus qu’il y a 4 ans. Plus encore, depuis 2005, les taux de réussite aux examens des élèves en situation de handicap se rapprochent de plus en plus des moyennes académiques. Ainsi, le taux de réussite au bac général pour l’année 2015 était de 83% pour les élèves handicapés contre 92% pour les élèves non handicapés. Ces résultats, globalement positifs, montrent la pertinence du principe d’inclusion scolaire, où l’école s’organise en prenant compte des différences et besoins qui y sont liés de chacun. Si la dynamique continue, on peut espérer qu’à terme les aménagements mis en place lors de la scolarité et des examens permettent aux élèves en situation de handicap d’obtenir le même taux de réussite au baccalauréat que les autres.

Différents résultats en fonction du handicap 

Ces bons résultats dissimulent cependant d’autres réalités qui viennent assombrir le tableau dressé jusqu’à présent. En effet, bien qu’il n’existe pas de statistiques à ce sujet, le taux de réussite aux examens, et même le taux de scolarisation en établissement ordinaire ou spécialisé varie considérablement selon le type de handicap. Cela témoigne de disparités dans l’efficacité et la qualité des aménagements proposés en fonction du handicap. En effet, alors que contrairement aux idées les troubles cognitifs sont les plus représentés -bien plus que troubles moteurs par exemples-, les supports de cours adaptés sont encore limités. Enfin, on observe que très peu de d’élèves en situation de handicap poursuivent leurs études au-delà de 16 ans, âge jusqu’auquel la scolarité est obligatoire. Ils sont encore moins nombreux à poursuivre leurs études dans l’enseignement supérieur, alors même que les recruteurs peinent à trouver suffisamment de travailleurs handicapés titulaires d’un diplôme du supérieur. On souhaite cependant bonne chance à Kilian, qui continue ses études l’année prochaine en psychologie à l’Université Paris-Descartes !