Syrie

Après cinq années de guerre, des milliers de Syriens sont en situation de handicap.

• 14 mars 2016 à 15:04

Des milliers de syriens sont en situation de handicap en raison de la guerre

Les civils sont les premières victimes du conflit qui tue et blessent massivement les populations. Tirs de mortier, de roquettes, de missiles, d’engins explosifs improvisés, « bombes-barils » larguées par hélicoptère, bombes à sous-munitions…, les armes explosives qui sont régulièrement employées dans les zones peuplées de Syrie tuent et blessent aveuglément les populations au moment de leur impact. Les civils syriens représentent plus de la moitié des décès causés par les armes explosives depuis le début du conflit. Plusieurs générations de personnes blessées et mutilées par les violences nécessitent une prise en charge immédiate et à long terme. Des dizaines de milliers de victimes ont besoin de recevoir une prothèse et des soins de rééducation. D’autres réfugiés, en situation de handicap ou souffrant de maladie chronique, rencontrent des difficultés d’accès aux soins.

La moitié des réfugiés en difficulté pour réaliser des taches simples

Publiée en avril 2014, l’étude menée par Handicap International et Helpage International au Liban et en Jordanie, « Les victimes cachées de la crise syrienne », évaluait la situation des personnes vulnérables dans la crise syrienne. Selon cette étude un tiers des réfugiés ont des besoins liés à leur handicap ou leur maladie. Certains souffrent de déficiences physiques, de troubles sensoriels ou intellectuels. D’autres encore souffrent de maladies chroniques. Près de la moitié de ces réfugiés éprouvent des difficultés à réaliser des tâches simples du quotidien en raison de leur état de santé. Enfin trois quart des personnes âgées réfugiées souffrent de handicaps, de blessures ou de maladies chroniques. La moitié de ces plus de 60 ans présentent de plus des signes de détresse psychologiques. 

Des besoins par milliers

Selon Handicap International, des dizaines de milliers de victimes syriennes ont besoin de prothèses et de rééducation corporelle. C’est le cas du petit Mostafa, 8 ans, orphelin de guerre, grièvement blessé à la jambe gauche et qui ne sait s'il pourra remarcher normalement un jour. On constate que 30% des réfugiés en Jordanie et au Liban ont besoin de soins et que sur ces 30%, 1 personne sur 5 souffre de déficiences physiques, sensorielles ou intellectuelles, 1 sur 7 souffre de maladie chronique et 1 sur 20 est blessée. A ces chiffres doivent de plus s’ajouter les syndromes post-traumatiques et la détresse psychologique des réfugiés.

Mostafa, 8 ans rêve de devenir "docteur"

Handicap International intervient auprès des blessés et des plus vulnérables dans les camps ou les quartiers qui abritent les réfugiés. Elle aide les hôpitaux, les cliniques et les centres de soins spécialisés à prendre en charge les blessés syriens. Elle assure les soins de rééducation physique et fonctionnelle postopératoire, appareille les personnes qui ont subi une amputation, distribue des aides à la mobilité et du matériel spécifique. D'autres ont pu bénéficié d’un soutien psychosocial. C’est le cas d’Imtithal qui a reçu un soutien psychologique et physique après le bombardement de sa maison. La jeune femme y a perdu sa fille de 4 ans, morte dans ses bras, et a souffert de graves blessures à la jambe gauche.

Imtithal a perdu sa fille de 4 ans lors du bombardement de sa maison

Parmi les victimes, de très nombreux enfants ont été blessés ou tués. Ainsi à seulement 7 ans, Safa est une jeune invalide de guerre. Elle est appareillée depuis 2013. Voir notre portrait de Safa.