aveugle conduite

Des aveugles conduisent des voitures

Romain Nébouy au volant d'une voiture
Romain Nébouy au volant d'une voiture

Une pointe à 207 km/h! C’est en partie l’expérience qu’ont faite des personnes aveugles sur un circuit automobile. Il s’agit de développer la confiance entre des personnes en situation de handicap, des managers et des responsables de ressources humaines.

Des aveugles au volant de voitures pendant une journée sur le circuits de Mortefontainre, dans le nord de Paris, avec à l'arrière des passagers.

Ce projet insolite, initié par la société Randstad avec la collaboration de la Fédération des Aveugles de France et le Centre d’Essais et de Recherche Automobile de Mortefontaine a vu le jour pour promouvoir l'emploi de salariés en situation de handicap. Ainsi pour la troisième année consécutive, des managers et des responsables des resources humaines se sont fait conduire en voiture par des personnes aveugles.

 Ce 2 octobre, il fait beau. Les conditions de conduite sont agréables. Les personnes non-voyantes sont assises à la place du conducteur et aidées par l'instructieur, elles découvrent et prennent possession du poste de conduite. Les voitures sont automatiques, ce qui facilite l'expérience.

Bientôt, l'instructeur donne le top de départ. Sur le circuit lent, les conducteurs aveugles maîtrisent de mieux en mieux la voiture. L'instructeur à leurs cotés, ils découvrent la position des mains sur le volant, l'utilisation de la pédale de frein, celle de l'accélérateur. Pour y arriver, ils doivent faire confiance à un instructeur. 

Dans l'après-midi, l'instructeur descend de la voiture et ne communique plus qu'avec un talky walky. Le conducteur entend les instructions mais ne peut communiquer avec l'instructeur. Derrière le conducteur, des managers ont pris place. Ils regardent la route. Leur présence a un but. Q'ils découvrent le potentiel d'une personne handicapée, ici non-voyante, et appenent  à lui faire confiance. A 40 km/h, ils n'ont pas trop peur. Le circuit est bien sécurisé, pas de mur, pas de trottoir et pas d'arbres.

Tout va bien, les managers découvrent qu'une personne aveugle peut conduire une voiture.

A leur tour maintenant de prendre le volant. Mais les yeux bandés! Ils se rendent alors compte que leur assurance de conducteur a totalement disparu. Ils peinent poser correctement leurs mains sur le volant, et sans repères visuels, même avec les instructions du moniteur, ils sont totalement perdus.

Ils réalisent que, dans ces conditions, les conducteurs aveugles sont bien meilleurs automobilistes qu'eux!

Le toucher pour la fiabilité

Test numéro deux. Demander aux personnes non-voyantes de partager leurs sensations, et jauger les voitures.  Les managers découvent qu'une personne non-voyante ne juge pas le design mais la fiabilité et la robutesse des matériaux grâce à son toucher. Ces nouveaux testeurs ont également démontré leur capacité en ergaunomie. Un bouton de volume de radio mal situé, la personne voyante se penche pour régler le son. Mais s'il s'agit d'une personne non-voyante, si ce bouton n'est pas accessible, il le soulignera.

Les managers ont ainsi pu prendre conscience des atouts des salariés en situation de handicap, comprendre que leur regard sur l'environnement peut être source d'innovation pour une entreprise. 

Le pied sur l’accélérateur !

Après le circuit lent, et les test de toucher, les automobilistes atypiques rejoingnent l'anneau de vitesse. C'est une boucle dont les virages est fortement inclinée comme dans un vélodrome. Plus la vitesse monte, plus la voiture s'incline sur le coté. La voiture se conduit seule et le conducteur lâche le volant. La voiture roule à grande vitesse. L'un des expérimentateur, Romain Nebouye, a atteint le recard de vitesse. 207km/h!

Il sentait ses passagers trembler à l'arrière!

Puis l'instructeur donne le signal de décélération, les mains sont revenues sur le volant et chacunreprend son souffle.

Les personnes en situation de handicap sont un plus pour les entreprises

« En faisant conduire des personnes aveugles sur circuit, nous démontrons, à rebours des idées reçues, que la confiance ouvre un champ des possibles parfois insoupçonné. Si elle est accompagnée, une personne en situation de handicap est capable des mêmes réalisations qu’une personne valide. Chez
Randstad, nous avons la conviction qu’il en est de même au sein de l’entreprise : travailler à l’intégration des travailleurs en situation de handicap est essentiel pour leur offrir des chances d’accès à l’emploi identiques à celles des personnes valides. Cette expérience unique nous donne une leçon de
vie qui doit nourrir notre lutte contre toute forme de discrimination » déclare Abdel Aïssou, Directeur Général du groupe Randstad France