Pape Canonisation
Jean-Paul II : " Un soin, une attention particulière " pour les personnes handicapées

« Il savait de l’intérieur ce que certains dans Foi et Lumière pouvaient vivre (…) ». C’est avec un profond respect que Ghislain du Chéné, le coordinateur international de Foi et Lumière, une association religieuse regroupant des personnes handicapées mentales et leurs familles, se remémore le pape Jean-Paul II, qui sera canonisé ce 27 avril.
Lui-même atteint de problèmes de santé pendant son pontificat (il avait notamment la maladie de Parkinson), Jean-Paul II était d’autant plus à même de comprendre les membres de Foi et Lumière, selon Ghislain du Chéné. Le coordinateur de Foi et Lumière se souvient d’une rencontre, en 2002, entre l’association et le pontife.
« Le pape était très fatigué, il marchait encore avec une canne (…) mais il était toujours bienveillant, toujours souriant, malgré la maladie qui l’affaiblissait beaucoup ». « Il nous a remerciés pour tout ce que Foi et Lumière faisait pour les personnes handicapées mentales(…). On sentait que ça venait du cœur ».
Protéger les droits des personnes handicapées
L'homme se souvient par ailleurs des JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse), en 2000, où plusieurs pélerins des associations de l'Arche (qui accueille également des personnes handicapées mentales) et de Foi et Lumière s'étaient rendus. "Il y avait des choses qui avaient été faites spécifiquement pour les personnes handicapées, des laissez-passer pour être bien placés dans les célébrations, un lieu d'accueil qui permettait d'être relativement confortables (...). Il y avait un soin, une attention toute particulière". Une attitude qui dénotait, d'après Ghislain du Chéné, avec le positionnement de "quelques-uns dans les échelons intermédiaires" de l'Eglise, comme ce cardinal, rencontré un an après par le coordinateur de Foi et Lumière, qui semblait "étonné" que des personnes handicapées se rendent aux JMJ...
Et c’est d’ailleurs durant le pontificat de Jean-Paul II qu’a été célébré le Jubilé des personnes handicapées, en 2000. Dans son homélie, le pape avait déclaré que les personnes en situation de handicap poussaient la société à rechercher de nouvelles formes de solidarité et qu’il s’agissait de protéger leurs droits civils, sociaux et spirituels. « Dans une société riche de connaissances scientifiques et techniques, il est possible – et c’est un devoir- de faire davantage, selon les diverses manières qu’exige le vivre ensemble de la société : de la recherche biomédicale pour prévenir le handicap, aux soins, à l’assistance, à la rééducation, à la nouvelle intégration sociale », avait-il ainsi insisté.
Jean-Paul II sera canonisé dimanche, aux côtés du pape Jean XXIII. Une canonisation rapide qui survient juste neuf ans après sa mort. Deux miracles avaient conduit à une telle cérémonie. La guérison de la religieuse française, sœur Marie-Simon-Pierre, qui était atteinte de la maladie de Parkinson, en 2005, et celle de la Costaricaine Floribeth Mora Diaz, en 2011. Celle-ci était atteinte d’un anévrisme cérébral au demeurant incurable. Le jour de la béatification du pape, en mai 2011, elle aurait ainsi miraculeusement guéri après avoir invoqué Jean-Paul II.