Photographe, parolière, sinologue, comédienne, traductrice, romancière : Elizabeth Guyon Spennato est une touche-à-tout aux multiples visages. Celle qui maîtrise 6 langues, dont le chinois et le persan a dû faire face à un accident de vie qui l’a plongé dans le coma et qui l’a rendu cérébrolésée. Elle est l’invitée de l’émission Un handicap, des talents organisée avec la Fondation Banque Populaire. Martine Tremblay, directrice de la Fondation Banque Populaire, Théophile Barbu, économiste à la Direction des Risques de Natixis, membre du jury Handicap de la Fondation et Bertrand Brugerolle, président du jury Handicap sont également présents en plateau.

Elizabeth Guyon Spennato a été confrontée très tôt au handicap et sans même le savoir ! Très petite, elle est atteinte de cataractes qui l’empêchent de percevoir distinctement les détails. Ce n’est qu’à 17 ans, après un nouveau bilan effectué, qu’elle apprend avec ses parents qu’elle souffrait d’un réel handicap visuel. Un handicap qui n’a toutefois rien de comparable à l’accident qui la plongea dans le coma et qui bouleversa le cours de sa vie.  

Avant cet accident, Elizabeth menait une vie bien remplie et à succès notamment en dehors des frontières hexagonales puisque c’est en Chine qu’elle accomplira de nombreux projets artistiques, telles que l’écriture de chansons ou des rôles d’actrices dans des feuilletons télévisés. Ayant commencé l’apprentissage du chinois dès 17 ans, Elizabeth est parfaitement bilingue ce qui lui a permis de s’intégrer parfaitement en Chine.

L’accident qu’elle a eu en 2003 modifie le cours de sa vie qui était jusqu’alors rythmée par ses différents projets artistiques. Elizabeth devient cérébrolésée et doit vivre désormais avec des troubles de la parole et de la concentration. Des séquelles graves qui l’obligent à mettre entre parenthèse sa vie d’artiste “dans les premières années qui suivent l’accident, c’était impossible d’écrire pour moi, j’avais surtout le besoin de me reconstruire physiquement et dans l’esprit” nous avoue la lauréate 2017 de la Fondation Banque Populaire.

Un travail qui peut s’avérer d’autant plus compliqué quand on sait que le regard des autres et de la société n’est pas toujours bienveillant. Mais Elizabeth a pu compter sur un personnel médical de qualité qui lui a donné foi en ses capacités. Notamment l’orthophoniste avec qui elle a suivi sa rééducation à Aix en Provence. Cette dernière lui affirmait devant les craintes d’Elizabeth “le cerveau est très malléable, on peut en faire beaucoup de choses !”

Des prédictions qui se sont vérifiées puisque la reconstruction, la renaissance d’Elizabeth a bel et bien eu lieu ! Après avoir été opérée pour sa cataracte, elle s’est notamment lancé dans le projet d’écrire un ouvrage, sur l’une de ses passions, le monde Persan. Ce livre s’intitule Regards Persans, l’âme d’une génération sorti aux éditions Orients Editions et a été soutenu par la Fondation Banque Populaire.

Martine Tremblay, directrice de la Fondation a vu en Elizabeth un profil particulier, celui d’une artiste qui a pratiquement tout perdu avec son accident et qui cherchait à se reconstruire. Au-delà de l’aide financière apportée aux lauréats, la Fondation redonne aussi confiance et espérance. Bertrand Brugerolle utilise une phrase issu de l’ouvrage d’Elizabeth pour représenter la philosophie de la Fondation “vivre sans amour est peut être possible, vivre sans espérer l’amour ne l’est pas”. L’espérance, c’est sans doute ce qui a permis à Elizabeth de continuer à mener sa vie d’artiste !

http://www.fondationbanquepopulaire.fr

Texte - Nathan Nagendra

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