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Des autistes comme consultants

  • 13 septembre 2012 à 18:32
Par Vivre FM
Thorkil Sonne avait un fils autiste et ne voulait pas qu'il soit privé d'avenir professionnel. Or, au Danemark, où prévaut l'Etat-providence, ce handicap invisible était un obstacle insurmontable. En 2004, il crée donc la compagnie Specialisterne (« Les Spécialistes »).

L a compagnie « Specialisterne » s'attaque à une niche particulière sur le marché de l'emploi : placer des autistes auprès d'entreprises et transformer l'opération en affaire rentable. Une phrase accrocheuse : « La passion pour le détail ». Car c'est là que les autistes, et plus particulièrement ceux qui sont atteints du syndrome d'Asperger, apportent à l'entreprise qui les emploie une plus value négociable.


Les Spécialistes se présentent comme une entreprise de consulting en services informatiques ; du traitement ou transfert de données à l'organisation de bases de données, en passant par les tests de logiciels.

Du handicap à la valeur ajoutée

Les consultants transforment certaines caractéristiques de l'autisme - la passion pour les chiffres, l'addiction aux tâches répétitives notamment - en atout. « La plupart de nos consultants sont très bons pour identifier des petits détails, des erreurs sur des longues listes de données, identifier des choses qui sortent de l'ordinaire, là où d'autres auraient tendance à s'ennuyer », explique Bryan Dufour, un Français qui a rejoint la compagnie pour développer le concept à l'international.


Le handicap dont est atteint la trentaine de consultants de l'entreprise est pris en compte lors des entretiens entre les responsables de leur encadrement et le client. « Les personnes ayant le syndrome d'Asperger sont sensibles à la lumière. Selon les cas, on en rajoutera pour leur éviter une dépression  », explique Henrik Thomsen, PDG de la compagnie. Une prise en compte des détails au quotidien, pour optimiser les capacités des consultants.

Soutien gouvernemental

Tous travaillent à temps partiel, une journée complète les exposerait à trop de stress. Ils sont d'abord pris à l'essai, puis formés. Payé en fonction du temps travaillé par les Spécialistes, leur salaire est complété jusqu'à 100 % dans le cadre des aides gouvernementales. « C'est à cette condition que cela peut marcher », admet M. Thomsen.

Les bénéfices sont réinvestis dans la société, qui a développé un modèle de gestion des personnes autistes. Specialisterne a pris des contacts dans 70 pays, et des filiales se sont ouvertes en Ecosse, en Suisse et en Islande.

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