Grand froid

Hiver meurtrier pour les personnes âgées

La vague de froid a été particulièrement rude à l'hiver 2012
La vague de froid a été particulièrement rude à l'hiver 2012
L'hiver 2012 aura été particulièrement rigoureux pour les personnes âgées. Selon une étude publiée hier, 6 000 décès supplémentaires ont été recensés entre janvier et mars par rapport à l'année précédente. En cause notamment, la vague de froid et la grippe saisonnière.

U n excès de près de 6.000 décès par rapport à l'hiver 2011. L'Institut de veille sanitaire (InVS) a publié hier un rapport établissement une augmentation significative de la mortalité durant la période janvier-mars.

 

Cette surmortalité touche plus particulièrement les personnes âgées de plus de 85 ans, avec 2.850 décès en excès (+18%) chez les personnes âgées de 85 à 94 ans. De même, un millier de décès en excès (+31%) a été constaté chez les personnes de 95 ans ou plus.

Grand froid, virus et grippe saisonnière


Pour expliquer cette hausse, l'étude évoque la combinaison de trois facteurs. Plusieurs virus ont provoqué des « épidémies de maladies respiratoires et de gastro-entérites », souligne le rapport. Combinées à la vague de froid intense, qui a touché la France durant les 13 premiers jours de février, ces complications ont pu déstabiliser l'état général des personnes fragiles ou âgées, et provoquer des décès « avec un décalage de quelques jours ou semaines ».


Les régions les plus touchées se trouvaient majoritairement dans le sud de la France, notamment en Provence Alpes Côte d'Azur. Plusieurs pays européens ont observé des situations analogues à celle la France au cours de la même période, avec une surmortalité d'intensité marquée en Espagne, Portugal, Suède et Belgique.

 

Cette année, la grippe saisonnière a eu un impact plus important chez les personnes âgées, avec l'apparition d'un virus (H3N2) plus coriace qu'à l'accoutumé.

Manque de données


Les 6.000 décès supplémentaires français ont été estimés à partir des données fournies par les 1.042 communes qui transmettent électroniquement les certificats de décès à l'Insee. Cette estimation, basée sur 70% des décès enregistrés en France métropolitaine, ne permet pourtant pas de « quantifier avec exactitude l'excès total des décès », reconnaît l'étude. Les professionnels de la santé sont d'autant plus réservés sur les causes précises de cette surmortalité, puisqu'ils ne disposent pour le moment que de 5% des données médicales sur les décès.

 

L'intégralité des bases de données sur les causes des 6 000 décès sera disponible d'ici un an à un an et demi.