Paralympiques

Paralympiques, les Anglais rendent hommage à leurs héros

Martine Wright blessée dans les attentats londoniens du 7 juillet 2005
Martine Wright blessée dans les attentats londoniens du 7 juillet 2005
Avant même le début des compétitions, le public britannique rend hommage à ses champions handicapés. Les médias racontent les parcours de ces sportifs hors du commun. Les soldats blessés en opération et les victimes du terrorisme sont honorés par la presse.

Martine Wright était dans le métro lorsque le wagon où elle avait pris place a explosé, le 7 juillet 2005 à Londres. Une série d'attentats dans les transports publics londonniens qui avait fait 58 morts, dont les quatre terroristes, le lendemain même du jour où Londres avait choisie comme ville olympique pour 2012. La jeune femme a perdu ses deux jambes dans l'attentat. La presse anglaise raconte qu'elle est l'une des dernières personnes extraites de l'épave du métro, à la station Aldgate. Elle n'était pas censée être dans ce train-là, à cette heure là... Mais ce jour-là, elle s'était réveillé tard, après une sortie entre amis, la veille au soir, pour célébrer l'attribution des Jeux à Londres.

Attentats du 7 juillet 2005

Le 7 juillet 2005 les attentants à Londres font plus de 50 victimes


Elle a perdu ses deux jambes, au-dessus du genou, dans les attentats à la bombe, et près de 75% de son sang avant d'être secourue. "Si on m'avait dit, il ya 10 ans : «Martine, vous allez devenir une sportive d'élite qui va peut-être prendre part à l'apogée de tous les événements, vous savez les Jeux olympiques, les Jeux paralympiques », je vous aurais dit que vous étiez absolument fou. (...) J'ai eu beaucoup de chance. C'était horrible de faire partie de cette terrible journée, mais j'ai eu la chance parce que j'ai survécu et que j'ai pu retrouver de nouveaux rêves à partir de quelque chose de si négatif".

"J'ai eu de la chance"


Les semaines et les mois qui ont suivi l'attentat ont été particulièrmenet difficiles pour Martine Wright, agée alors de 33 ans.  Placée dans un coma artificiel pendant deux semaines, dès son réveil, elle se lance entièrement dans un parcours de réhabilitation avec la volonté ferme de s'en sortir. Elle explique aujourd'hui : «La moitié de votre corps est parti, c'est tout votre équilibre qui est renversé. Votre corps ne peut pas calculer que tout ce poids est parti, donc, même s'asseoir dans son lit semble impossible. Réapprendre à marcher avec des prothèses était la chose la plus difficile que j'ai jamais eu à faire, physiquement et mentalement. "


Les véterans d'Afghanistan

Le capitaine de l'armée britannique, Nicholas Beighton, était en Afghanistan en 2009, lorsqu'il a posé le pied sur une mine. Il a passé plusieurs années en rééducation pour apprendre, lui aussi, à marcher sur ses jambes artificielles. « Comme j'étais plutôt grand, j'avais l'habitude d'avoir la tête et les épaules au-dessus de tout le monde, et soudain, d'être assis dans un fauteuil roulant de moins de 1,50 m de haut, c'est une drôle de sensation. Vous perdez tout sentiment de confiance. Le sentiment de soi est défini par qui vous étiez et ce que vous pouviez faire et, tout d'un coup, tout est dépouillé, vous devez reconstruire et c'est un processus très lent. "

Au moment où il a sauté sur la mine, il dirigeait une patrouille dans la province de Helmand, en Afghanistan. Il n'était pas certain, alors, qu'il puisse survivre. Il a fallu 36 litres de sang pour les transfusions. «J'ai été traité sur le terrain par les membres de ma patrouille. Ces quelques minutes juste après l'explosion sont cruciales. Ma vie était en danger réel. Heureusement, un médecin militaire n'était pas loin et il a réussi à fournir un niveau élevé de soins et à arrêter l'hémoragie. J'étais pleinement conscient pendant environ 45 minutes. C'était terrifiant, mais le médecin a continué de me parler. J'étais conscient que c'était pas bon, mais je ne pensais pas à la mort, peut-être parce que je suis têtu ! "


"On avait déja préparé le sac pour mon cadavre"


Les journaux anglais racontent les parcours de ses héros nationaux blessés dans des actes de violence et qui se sont reconstruits jusqu'à être selectionnés pour les Jeux paralympiques. Ainsi Samantha Bowen qui a été blessée en Irak en 2006 et qui jouera au volley assis, ou encore cet autre militaire qui raconte : "On avait déja préparé le sac pour mon cadavre".

Aujourd'hui le capitaine Beighton est membre de l'équipe anglaise d'aviron, Martine Wright et Samantaha sont athlètes de haut niveau en volley assis.