Littérature

Les Mondes de Sam

Les Mondes de Sam revient sur les difficultés d'un père de famille face à l'autisme
Les Mondes de Sam revient sur les difficultés d'un père de famille face à l'autisme
Le roman de Keith Stuart raconte comment un père et son fils porteur d'autisme partagent des moments ludiques grâce au jeu vidéo Minecraft.

« Tu traverses ta vie comme un somnambule. Il est temps de te réveiller.  ». C’est ce qu’affirme la l’épouse d’Alex, mais aussi son meilleurs ami Dan, chez qui il squatte, depuis que sa femme lui a demandé de quitter la maison. Il faut dire qu’Alex a du mal à assumer ses responsabilités. Il voudrait que les choses marchent droit, que son fils obéisse et cesse de jouer à ce stupide jeu vidéo.

Son fils c’est Sam, son petit garçon de huit ans, vient d’être dépisté  autiste. « Et oui, c’est un soulagement d’obtenir un diagnostique, une étiquette… », affirme Alex «  Mais les étiquettes, ça ne résout pas tout. Ca ne t’aide pas à dormir, ça ne fait pas disparaitre ta colère ou ta frustration quand ton gamin te jette un objet à la figure ou casse quelque chose. »

Un papa rigide

Et oui, Alex a peur. Il a peur quand il doit retrouver son fils, s’occuper de lui. Quand il arrive à la maison pour le garder, c’est toujours très prudemment qu’il « passe la tête dans le salon en se demandant quelle version de Sam il va retrouver ». Et Alex est maladroit, avec sa femme, avec son fils, avec l’instituteur de leur fils qu’il traite d’incapable un nouveau jour de crise, mettant encore plus à mal les relations fragiles qui existent entre le corps enseignant et la famille. Il voit son fils comme un problème, devient de plus en plus rigide. Un soir qu’il était avec lui, Sam, avec beaucoup d’enthousiasme, lui demande de s’intéresser à son nouveau jeu vidéo. Minecraft. Mais Alex ne veut pas s’y intéresser, et voyant que l’heure dédiée au jeu terminée. Il arrache d’un coup la prise de la console et provoquant par la même, une de ces crises désespérées et désespérantes.

Minecraft, un monde sécurisant

Puis Alex perd son travail. Il n’a pas le moral. Et bien sûr, lorsque les choses vont mal,  elles s’arrangent.  Enfin !  Alex commence à entrer dans le jeu préféré de Sam, Minecraft. Pour ceux qui ne connaissant pas, mannecraft permet de créer un monde, des habitations, des gens, des animaux, des végétaux, tous rectangulaires. Dans Minecraft, il n’y a pas d’événement imprévisible. C’est un univers où les interactions sociales sont évitables, où il n’y a pas de bruit. Rien qui puisse effrayer Sam et le rendre agressif. « Dans le monde extérieur, explique Alex, je me sens toujours obligé de guider Sam vers la normalité. Ici, je me suis aperçu que ce n’était pas nécessaire. Je ne ressens pas cette pression. Il a le droit d’avoir peur. Nous avons tout le temps. ». Voici donc que père et fils créent un monde ensemble. Alex  entre dans l’univers de son fils.

Une histoire tirée d'une expérience réelle

Les Mondes de Sam a été écrit pas Keith Stuart, lui aussi papa d’un petit garçon relevant du spectre de l’autisme. Ce journaliste britannique, spécialiste des jeux vidéo, a voulu, par ce livre, donner un aperçu réel, à la fois drôle et triste, du quotidien d’une famille et de leur enfant pas comme les autres. Il a surtout partager son expérience de création, de partages, et du lien qu'il a pu développer avec son fils, grace à Minecraft. Enfin, il a souhaité évoquer le plaisir que trouve son fils à jouer à ce jeu. Une partie des bénéfices du livre sera reversée à l'association Autisme France.

Les Mondes de Sam de Keith Stuart, éditions Milady, 508 pages, 18,60 euros