Outre-mer

Ericka Bareigts à propos du handicap : « Il faut un plan de rattrapage pour l'outre-mer »

Ericka Bareigts demande un plan de rattrapage pour les politiques du handicap en outre-mer
Ericka Bareigts demande un plan de rattrapage pour les politiques du handicap en outre-mer
L’ancienne ministre alerte le gouvernement sur les retards en matière de politique du handicap en outre-mer. La députée de la Réunion, porte-parole du groupe Nouvelle Gauche à l’Assemblée déplore en particulier que l’outre-mer n’ait pas été identifiée parmi les territoires prioritaires.

« Les premiers contacts avec la nouvelle Secrétaire d’Etat Sophie Cluzel étaient on ne peut plus compliqués » explique l'ancienne ministre de l'outre-mer, aujourd'hui députée de la Réunion. « Sous prétexte de simplification, il y a eu diminution des ressources des personnes handicapées  » rappelle Ericka Bareigts, en faisant référence aux conditions de l’attribution de l’allocation adulte-handicapé (AAH). « Il y a eu beaucoup de sujets sur lesquels on était pas tout à fait d’accord elle et moi ».

Aujourd’hui, elle se félicite que le gouvernement actuel ait mis en œuvre l’accès à des compléments de ressources pour les personnes handicapées résidant à Mayotte, prévu par la loi de programmation « relative à l’égalité réelle outre-mer  » que Mme Bareigts avait portée dans le gouvernement précédent. Elle regrette néanmoins l’inachèvement de ces plans de rattrapage. « On a eu déjà des plans de rattrapage, mais jamais on va au bout  »

L’outre-mer absente du comité interministériel du handicap

A propos de l’outre-mer, la députée socialiste regrette de ne pas avoir vu le sujet émerger lors du comité interministériel du handicap le 20 septembre dernier : « c’est une erreur car les taux de chômage sont les plus forts de France et, pour certains territoires, les plus forts d’Europe.  »

Mme Bareigts rappelle que : « on ne peut pas aborder le handicap sur ces territoires de la même façon que si on l’abordait en région parisienne (…). Il faut qu’il y ait des politiques publiques particulières (…), il faut arriver à mieux travailler sur l’insertion professionnelle des personnes handicapées. » A propos des « parcours emploi compétence », présentés ce mardi par Muriel Pénicaud pour remplacer les contrats aidés l’ancienne ministre s’interroge sur la capacité des employeurs à mettre en œuvre des actions de formation : « il faut avoir du temps, il faut avoir de l’encadrement pour faire cet accompagnement (…), il faut qu’on nous aide à faire cette mission-là  » explique-t-elle en mentionnant en particulier les besoins des petites communes.

« On sollicite les TPE pour tout faire  »

S’agissant de l’emploi, Ericka Bareigts rappelle que, dans son département, la Réunion, les employeurs sont d’abord de très petites entreprises (TPE), à qui l’on demande beaucoup : « on sollicite ces petites entreprises pour tout faire  » explique l’élue qui préconise que l’on aide ces entreprises à mieux accueillir des travailleurs handicapés. Ou alors les employeurs nous dirons : « tout cet aspect social va écraser ma fonction, qui est de produire.  »

On manque de classe pour tous les enfents en outre-mer 

Le retard de l’outre-mer est également grand en ce qui concerne la scolarisation des enfants handicapés. L’ancienne ministre rappelle qu’il y existe un retard généralisé de scolarisation. « Il n’y a pas suffisamment de classe pour recevoir les enfants tout cours, tous les enfants avec ou sans handicap. (…) Autant vous dire que la problématique des enfants handicapés qui doivent être accueillis dans à l’école c’est un sujet encore plus compliqué a résoudre  ».