Logement handicap

Le bras de fer d'une femme myopathe avec la RIVP

Mélanie veut améliorer ses conditions de logements par la RIVP
Mélanie veut améliorer ses conditions de logements par la RIVP
A 44 ans, de plus en plus affaiblie par sa myopathie, Mélanie* se bat depuis plusieurs années pour que son logement soit adapté à son handicap qui évolue. Son bailleur, la Régie Immobilière de la Ville de Paris, a pourtant aménagé son logement et fait des propositions de relogements. Sans succès.

Il n’y a qu’à pousser la porte d’entrée de l’appartement de Mélanie pour se retrouver dans son salon qui est devenue sa chambre. Pas moyen de fermer à clé pour permettre à ceux qui la visitent de rentrer, car son intérieur n’est pas domotisé. A cause de sa myopathie, impossible de se lever pour ouvrir sa porte, aller se laver seule, même allumer la lumière est devenu impossible.

« Je dois laisser ma porte ouverte car je reçois l’infirmier, l’orthophoniste, et d’autres auxiliaires de vie », précise la jeune femme qui ne peut évidemment pas non plus accéder seule au ventilateur de plafond de son appartement. Les moindres gestes du quotidien deviennent problématiques. La cuisine n’est pas aux normes handicapées.  De plus, Mélanie indique ne pas avoir pris une douche chez elle  depuis huit ans. « C’est l’infirmier qui me fait la toilette le matin et le soir ». Pourtant, la RIVP a fait des aménagements en 2011 et 2013. La douche et les toilettes ont été unifiées en une seule pièce. Une porte coulissante a été aménagée. Le tout réalisé sur les conseils d’un ergothérapeute. Selon Mélanie, ce n’est pas suffisant.

Logements « spécialisés » proposés

Pour la RIVP qui est en train d’examiner la faisabilité d’une deuxième vague de travaux concernant l’accessibilité de l’entrée du bâtiment, la pose d’un volet électrique, la solution serait de changer d’appartement. Dans le parc immobilier de la RIVP, il y a bien des ULS, des unités  de logements spécialisés. Selon Tassadit Cadiou, directrice territoriale à la Régie, la RIVP fait son maximum. « On lui en a proposé six dans Paris depuis 2008. Aucun n’a trouvé grâce à ses yeux. Il faut rester raisonnable. Les ULS lui auraient franchement facilité la vie. A l’impossible, nul n’est tenu, je ne connais pas  l’évolution de la maladie de madame mais il faut rester dans les limites du raisonnable », déclare la directrice, interrogée par téléphone.  Mélanie a un autre souvenir de ces visites. Ces appartements même ULS ne correspondraient pas spécifiquement à son handicap : ascenseur trop petit, logement trop exigü, pas de place pour ranger son matériel médical, ses griefs ne manquent pas.  « Et pour mon fauteuil, une fois, on m’a dit de le mettre dans le garage à vélo », rapporte Mélanie.  

La directrice attendue chez Mélanie

La maladie de Mélanie est évolutive donc il y aura toujours une évolution à faire dans son logement. Une réalité dont les services ne semblent pas encore pleinement conscients mais, sollicitée par Vivre Fm, la directrice territoriale de la RIVP s’est engagée à aller se rendre compte personnellement de la situation de la jeune femme. Une rencontre est prévue prochainement.

*prénom d’emprunt