Solitude

La fin de l'isolement au bout du fil

21 % des plus de 75 ans avouent souffrir de solitude, ils étaient 16 % en 2010
21 % des plus de 75 ans avouent souffrir de solitude, ils étaient 16 % en 2010

L’association "Au bout du fil" lutte, depuis 2007, contre l'isolement qui frappe les personnes âgées à Paris. Comment ? En entretenant, grâce au bénévolat, un contact téléphonique hebdomadaire. Une interaction souvent vitale, obéissant à certaines règles.

«  O n est tout le contraire de SOS Suicide   ». Monique Caubet, 61 ans, coordinatrice de l'association Au bout du fil, est formelle. Les bénévoles de cette association, née en 2007, ont pour mission d'entretenir chaque semaine un contact téléphonique avec des personne isolées. « Nous nous adressions au départ à tout le monde, mais nous nous sommes très vite tournés vers les retraités  » explique Monique Caubet.. 

Une partie de la population plus vulnérable

Selon un récent rapport de la Fondation de France, 21 % des plus de 75 ans avouent souffrir de solitude. Ils étaient 16 % en 2010. Plus inquiétant, les plus de 65 ans représentaient, en 2009, le tiers des décès par suicide en France. « Si nos bénévoles décèlent un mal-être important, ils préviendront les services sociaux  », informe Monique Caubet. L'association s'entretient chaque semaine, pendant quelques dizaines de minutes, avec environ un millier de personnes.

Des règles de base strictes

"Savoir écouter, déjà ça s'apprend, poursuit Monique Caubet. Le bénévole n'est pas un psychologue et il n'a pas à poser de questions. L'autre grande règle est l'anonymisation des échanges. Chaque partie ne connaît de l'autre que son prénom. "Les bénévoles peuvent arrêter du jour au lendemain, explique Monique Caubet. Et leurs interlocuteurs peuvent aussi être très âgés et disparaître subitement. Il n'est donc pas souhaitable de créer des binômes."

Une association qui fonctionnait bien pendant cinq ans, mais qui aujourd’hui fait face à une crise du bénévolat. Pourtant, il y a peu de contraintes. Les bénévoles appellent de chez eux et nous ne leur demandons d'être disponibles que deux fois une heure dans la semaine, de façon à s'occuper de six personnes", regrette la fondatrice.

Une nouvelle priorité

En attendant, le sujet est devenu une préoccupation gouvernementale après trois suicides de retraités en deux jours. Michèle Delaunay, la ministre déléguée chargée des personnes âgées, prépare une loi "d'anticipation et d'accompagnement de la perte d'autonomie", dans laquelle elle compte inscrire comme priorité "la lutte contre l'isolement des âgés et le rétablissement de liens intergénérationnels".

Pour en savoir plus: ici