Grand-Age

Les caméras, avenir du maintien à domicile ?

Edao ne s'active que lors de situations anormales.
Edao ne s'active que lors de situations anormales.
Il ne remplacera pas la présence humaine, mais pourrait permettre d’éviter le pire. Un nouveau système français de « vidéo-vigilance », appelé Edao, analyse les mouvements de la personne âgée à son domicile et donne l’alerte en cas de situation anormale.

E n cette période estivale où beaucoup d’aidants n’osent pas s’éloigner d'un proche dépendant ou atteint de la maladie d’Alzheimer, les abonnements aux médaillons de surveillance et autres montres d’alerte explosent… Mais le dispositif Edao, fonctionnant indépendamment de la personne vulnérable, est, en théorie, le plus sûr. Forcément, sur le papier, ça fait un peu Big Brother dans 1984 de George Orwell... Un appartement bourré de caméras, cela permet-il d’éviter le pire ?

Assistant, pas remplacement

Richard Saccone, cofondateur du dispositif, avec Laurent Hirsch, insiste : « C’est un système pour assister l’homme, pas pour le remplacer ». La Cnil — Commission nationale informatique et liberté — n’a rien trouvé à redire. La plate-forme de vigilance, où les données parviennent, est, elle, bien gérée par des opérateurs de chair et d’os, qui ont, 24 heures sur 24, un œil sur leurs protégés.


Problème : les écrans sont blancs tant que la situation est « ordinaire ». L’image n’apparaît qu’en cas de mouvement anormal. Les surveillants visualisent alors le salon, où un(e) abonné(e) est étendu(e) sur le tapis... ou fait son yoga. Si la personne se remet sur pieds, les opérateurs rebasculent l’écran en blanc ; sinon, ils appellent aussitôt le fils, la voisine ou le Samu, selon ce que la famille a décidé et le degré d’urgence.

Une solution coûteuse

Un dispositif encore peu diffusé en France aujourd’hui (1100 caméras sont déjà installées en établissement - 1100, pour 4000 alertes par mois) ; une solution qui n’est pas accessible à tous (250 € par mois pour une « vigilance » non-stop, 200 € pour seulement les nuits, 50 € pour dix heures mensuelles). La moitié de la dépense est déductible des impôts, précise la brochure... Pas excessif. Mais, n’oublions qu'il faut d’ajouter à cette somme le coût d'une auxiliaire de vie et la livraison de repas à domicile.