Abus

Dépouillée, frappée, une mère Alzheimer témoigne contre son fils

A 87 ans et atteinte d’Alzheimer, la vieille dame vit avec son fils ; aîné des enfants, il fait vivre un calvaire à sa mère, battue et délestée de 25 000 euros. Le fils comparaissait mercredi au tribunal de Toulouse.

C uisses, bras, dos, seins, visage... Une liste qui énonce les parties du corps recouverts de bleus de la vieille dame. Des coups portés par son fils aîné.

Les policiers de la sûreté départementale interpellent l'accusé, mercredi dernier, dans le village de Jolimont à Toulouse. Aujourd'hui âgé de 56 ans, l'homme comparaissait devant le tribunal afin de déterminer ce qui l'a poussé à maltraiter sa propre mère : «Je pète les plombs de temps en temps, mais c'est pas facile de s'occuper d'une mère atteinte d'Alzheimer. Cela fait 3 ans que je sacrifie ma vie. »

"Mon fils est méchant, il me bat pour rien"

Le fils s'agite dans le box, interrompant sans cesse le tribunal. La vieille dame a été placée sous tutelle au mois d'avril 2012, mais pas à la garde de son fils aîné ; véxé, il emmène sa mère à la banque et lui fait signer un virement de 25 150 €. Il a été condamné à 12 mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans, avec obligation de se soigner.

A la barre, les déclarations de la vieille dame jettent un froid dans la salle : «Mon fils est méchant, il me tape pour un oui ou pour un non. Regardez, là, sur mon bras, j'ai encore un bleu». Pas besoin de jumelles, même de loin, l'hématome est parfaitement visible.

Une femme fragilisée et vulnérable

La vieille femme montre ses blessures, à plusieurs reprises. Elle regarde même son fils pour lui dire : «si, c'est vrai, je ne mens pas, tu me tapes». Un an de violence et d’isolement, puisqu'il l'empêchait également de voir son autre fils et sa propre sœur, ne les supportant pas.

L'examen psychiatrique du fils violent révèle un trop grand attachement à la mère. Il est toujours célibataire, jamais marié... A l’instar de son frère cadet. La vieille femme s'est endormie dans la salle pendant la plaidoirie du Parquet. Elle n'est pas revenue pour voir son fils, condamné, sortir du tribunal.