Fécondation

L'âge du père augmente le risque de maladie génétique

La mère ne sera plus la seule personne mise en cause désormais.
La mère ne sera plus la seule personne mise en cause désormais.
Une paternité tardive favoriserait l'apparition d'affections graves, comme l'autisme. C’est ce qu’indiquent de récentes études scientifiques. La femme ne sera plus la seule à devoir réfréner son désir d'enfant à un âge avancé.

P endant des décennies, les femmes ont été mises en garde, à juste titre, contre les naissances à un âge avancé, responsables d'un risque accru de trisomie 21, ou mongolisme. À l'inverse, les hommes devenus pères tardivement se sont toujours sentis libres de toute contrainte. Un quinquagénaire/papa suscite souvent l'admiration tandis qu'une quinquagénaire/maman qui enfante grâce aux techniques de procréation médicalement assistée est en général victime de réprobation.

Une réalité non fondée

Tout récemment, plusieurs recherches publiées dans la presse scientifique internationale ont mis en évidence l'impact négatif de l'âge du géniteur sur l'état de santé de sa descendance. Un âge tardif paternel augmente le risque de plusieurs maladies génétiques, au demeurant rares, et non pas d'une seule, comme c'est le cas pour les femmes ; c'est cette pluralité qui explique sans doute pourquoi il a fallu beaucoup plus de temps pour évaluer l'incidence de l'âge du père sur la santé de ses enfants à naître.


« De nouvelles études sur l'autisme ont aussi permis de mieux appréhender l'impact de l'âge du père, explique le Pr Stanislas Lyonnet, chef du service de génétique à l'hôpital Necker à Paris. Le risque augmente de manière linéaire avec l'âge. Surtout, les chercheurs commencent à comprendre sur le plan biologique pourquoi les pères vieillissants ont une plus forte probabilité d'engendrer un enfant souffrant d'une atteinte génétique. »

La question de l’autisme

L'autisme, une maladie caractérisée par de graves troubles du comportement qui apparaissent rapidement dans les deux premières années de la vie, est en fait une maladie d'ordre génétique ; une série d'études, publiée le 5 avril 2012 sous l'égide de l'Institut national de la santé américain dans la revue Nature, a permis d'en mieux comprendre l'origine.

Ces travaux révèlent également que les pères transmettent quatre fois plus souvent que les mères ces mutations spontanées à leurs enfants ; de surcroît, le risque pour un père d'induire ce type de mutation augmente avec son âge. Les pères de garçons autistes sont, six fois plus souvent, dans leur quarantième année que dans leur vingtième. Et pour les filles autistes, ils sont dix-sept fois plus souvent, âgés de plus de quarante ans.