Agefiph

Ségolène Neuville à propos de l'Agefiph : « il va falloir trouver de nouveaux modes de financement »

Segolène Neuville avec Myriam El Khomri à l'occasion du lancement de la Semaine pour l'emploi des personnes handicapées. A leurs cotés Emmanuel Constans et Eric Blanchet, respectivement Président et Directeur de LADAPT.
Segolène Neuville avec Myriam El Khomri à l'occasion du lancement de la Semaine pour l'emploi des personnes handicapées. A leurs cotés Emmanuel Constans et Eric Blanchet, respectivement Président et Directeur de LADAPT.

A l’occasion de la cérémonie de lancement de la semaine pour l’emploi des personnes handicapées, la Secrétaire d’état en charge du handicap estime qu’ "on est arrivé au bout du bout" et qu’ "il faut réfléchir à un nouveau mode de financement pour les fonds pour l’emploi des personnes handicapées".

Les fonds public (FIPHFP) et privé (AGEFIPH) qui permettent de financer l’aménagement des postes et l’accompagnement des personnes handicapées voient leur source de financement se tarir d’année en année. Pour le secteur privé, les contributions versées par les entreprises sont passées de 574 Millions d’Euros en 2008 à 402 Millions d’Euros en 2015, soit une diminution de plus de 26%. Les montants dont disposent les fonds pour intervenir auprès des salariés ou des demandeurs d’emplois handicapés se réduisent et la chute continue.

De moins en moins de recettes et de plus en plus de dépenses.

Il faut dire que les fonds payent le prix de leurs succès. Plus les entreprises et les administrations se rapprochent du taux obligatoire de 6% d’emploi de collaborateurs handicapées parmi leurs effectifs, plus elles réduisent leurs contributions. En face de ces recettes en baisse l'AGEFPIH et le FIPHFP sont de plus en plus sollicités pour venir apporter des financements aux personnes handicapées pour qu’elles accèdent et se maintiennent dans l’emploi. Ainsi en 2015, l’AGEFIPH a dépensé plus de 470 M€ pour des rentrées de seulement 402 M€. Elle a donc dû puiser dans ses réserves pour assurer ses dépenses. Mais les stocks de l’AGEFIPH ne sont pas infinis. Il faudra donc trouver d’autres modes de financements si on veut maintenir le niveau d’intervention actuel auprès des personnes handicapées.

"On arrive au bout du bout"

Segolène Neuville, la Secrétaire d’état en charge des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, interrogée par Vivre FM, affirme que la question est déjà en cours de discussion. « C’est une question que nous discutons régulièrement avec l’AGEFPH et le FIPHFP. En ce qui me concerne, je suis tout à fait favorable à ce qu’on mette sur la table le mode de financement de ces deux fonds et qu’on discute d’une modification de ce financement pour les deux fonds, parce qu’on ne pourra pas continuer comme cela éternellement.

- Vivre FM : on pourrait en parler dès 2017 ?

(…) Il faut mettre tous les acteurs autour de la table, ce n‘est pas moi qui vais décider toute seule de mon coté, ce sont les personnes qui gèrent ces fonds, les partenaires sociaux, les fonctions publiques... Il faut qu’on puisse se dire franchement qu’on est arrivé à un stade où maintenant il va falloir trouver un nouveau mode de fonctionnement. Parce que l’idée c’est de pouvoir continuer à financer même quand tout le monde sera à 6%. On voit bien qu’on arrive au bout du bout et qu’il va falloir réfléchir à un nouveau monde de financement. »