Politique

Matthieu Annereau : "J'ai demandé aux candidats à la primaire de ne pas négliger l'importance du handicap"

Matthieu Annereau est un élu non-voyant chez les Républicains
Matthieu Annereau est un élu non-voyant chez les Républicains
Matthieu Annereau, élu politique non-voyant à été nommé secrétaire national chargé des personnes handicapées pour le parti Les Républicains. Vivre FM l’a interviewé.

Votre nomination intervient dans une période assez agitée chez les Républicains, alors que la course aux primaires est lancée. Quelle place estimez-vous que la thématique du handicap va jouer dans ces primaires ?

La place la plus importante possible ! Ce sera mon rôle avec Sophie Gaugin avec qui je suis secrétaire national en charge de la thématique du handicap. Notre rôle sera que cette thématique soit évoquée durant cette campagne des primaires. C’est ce que j’ai pu évoquer lors des universités d’été à la Baule en Loire-Atlantique. J’ai demandé aux candidats à la primaire à ne pas négliger l’importance de cette thématique sur cette campagne primaire et ensuite sur la présidentielle. Il y a un véritable enjeu. Un enjeu par rapport à ce qu’à pu faire François Hollande sur son quinquennat, revenir sur les principes et objectifs de la loi de 2005 en terme d’accessibilité. Un enjeu également contre le Front National puisque Marine Le Pen tente avec des propositions populistes de séduire un électorat qui a pu être déçu par la classe politique et qui a le sentiment d’avoir été abandonné par les pouvoirs publics.

 Comment voyez vous votre rôle de Secrétaire National en charge du handicap ?

C’est une histoire d’agenda. Pour le moment, je me suis exprimée avec Sophie Gaugin sur les propos de Najat Vallaud-Belkacem [ Ministre de l’éducation nationale ; NDLR] qui compte piocher en 2016, 30 millions d’euros dans les caisses du FIPHFP pour financer la sécurisation des universités. C’est le dossier actuel sur lequel  on s’est prononcés et qu’on conteste complètement. Les dotations au fond  pour les personnes handicapées ne peuvent pas être une variable d’ajustement des autres politiques publiques. Il faut être clair, net et précis là-dessus. On conteste cette décision et on attend que Mme Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat en charge des personnes handicapées se prononce sur le sujet, chose qu’elle ne fait pas  à l’heure actuelle. Il faut être force de propositions. C’est notre but, on le sera dans les mois qui viennent. Les candidats à la primaire le seront également.

Est-ce que vous allez vous impliquer auprès du candidat désigné à la suite de ces primaires ?

Ce sera la démarche du candidat désigné de faire appel à moi  ou pas. En tout cas moi ma position est claire, oui j’ai envie de porter cette thématique, j’ai envie réellement que les personnes handicapées soient vraiment un sujet posé dans le débat politique. Durant ces élections primaires je soutiens Bruno Le Maire à titre personnel pas à titre de mon poste de secrétaire national.  Je travaille avec lui également sur la thématique du handicap bien entendu. J’espère vraiment qu’à ce titre il soit le candidat qui gagnera la primaire.

Sur un plan plus large, quels sont les dossiers prioritaires dans le domaines du handicap aujourd’hui ?

Il y a plusieurs priorités. On a parlé du financement avec le FIPHFP. On a parlé également durant la rentrée scolaire des 13 000  enfants handicapés en France qui sont sans solution éducative, c’est un scandale également on doit s’atteler à ces sujets là. Les agendas de l’accessibilité aussi, il va falloir regarder ou cela en est précisément. Malheureusement le gouvernement de Jean-Marc Ayrault est revenu sur l’objectif d’une France accessible en 2015. Il va falloir vraiment avancer sur ce dossier. J’ai l’impression qu’il est un petit peu enterré. Une priorité également c’est l’emploi des personnes handicapées et c’est pour cela que le mauvais signal qui a été envoyé sur les 30 millions d’euros dans le fond FIPHFP c’est un véritable scandale, je le dénonce. Travail, éducation, accessibilité, entourage. Il faut une vraie politique globale du handicap, une vraie ingénierie sociale  comme il peut l’être fait dans les pays anglo-saxons qui doit être développée en France.