Abus de confiance

600 000 euros destinés aux personnes handicapées détournés

Pour maintenir leur train de vie quotidien, dans l’Indre un père de famille, sa femme et leur fils ont multiplié les détournements de fonds, au préjudice d’une association d’aide à des victimes de graves traumatismes crâniens, ainsi que d’une structure de soutien aux travailleurs handicapés.

L e préjudice s’élèverait à près de 600.000 €. Mais il pourrait s’aggraver. « Un audit interne a été déclenché pour mesurer l’ampleur des dégâts, confie un proche de la direction de l’Association des traumatisés crâniens et leurs familles de la région Centre (ATCF Centre). Nous sommes sous le choc… »


Gilles M., 55 ans, son épouse, Véronique, 46 ans, et leur fils, Ludovic, 29 ans, ont été interpellés le 11 juillet par les enquêteurs de la police judiciaire de Limoges (Haute-Vienne), avant d’être mis en examen pour « abus de confiance, complicité et recel d’abus de confiance », à Châteauroux. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire, assorti de cautions allant de 50.000 € à 100.000 €.

La structure vit de fonds publics

« Cette structure, créée en 2009, est destinée à l’insertion et à la promotion des travailleurs handicapés, relate un membre de l’ATCF Centre. Elle dispose d’une cinquantaine de salariés. L’ATCF et la blanchisserie fonctionnent grâce à des fonds publics. » Des fonds mis à disposition par le Conseil général de l’Indre, l’Agence régionale de santé (ARS) et l’Agence de services et de paiement (APS).

Une affaire de famille

L'histoire débute en novembre 2011, lorsque Tracfin (l’organisme de lutte contre le blanchiment) alerte la justice. Plusieurs transferts de fonds « anormaux » sont détectés sur les comptes bancaires de Ludovic M. « Entre les mois de janvier 2010 et juillet 2011, cet homme a perçu près de 250.000 € provenant des comptes de l’ATCF Centre, confie une source proche de l’affaire. Après vérifications, il s’est avéré que son père, Gilles M., en était le directeur général ». Le fils s’est également vu verser d’importantes sommes de la part d’une blanchisserie industrielle, dont il était le directeur et son père le gérant.


L’épouse du directeur général de l’ATCF y était également employée comme cadre administrative. Au cours de la perquisition aux domiciles des escrocs présumés, les policiers ont saisi une Audi A5, un van à chevaux ainsi qu’un quad.