Logement

Simon de Cyrène : des maisons partagées pour lutter contre l'isolement

La maison partagée de Simon de Cyrène à Rungis
La maison partagée de Simon de Cyrène à Rungis

L’association Simon de Cyrène propose à des personnes lourdement handicapées de vivre seules dans des maisons partagées. Le troisième lieu de ce type est en construction à Rungis. Il s’agit de faire cohabiter des personnes handicapées et valides.

Le 12 mai, une visite de chantier des maisons partagées a eu lieu à Rungis dans le Val-de-Marne. Ce sont de grandes bâtisses avec pas moins de 59 logements. Parmi ceux-ci, des logements adaptés avec des portes à ouverture simplifiée, ou encore des système d’appel en cas de besoin. Les personnes lourdement handicapées, ne peuvent pas toujours vivre seules. C’est par exemple le cas de Philippe qui vit encore chez ses parents octogénaires. Il a eu un grave accident cérébral et il a toujours besoin de quelqu’un pour les gestes du quotidien. Sa maman nous confie que Philippe a besoin de gagner en autonomie, « C’est important pour nous que notre fils soit enfin chez lui car nous ne sommes pas immortels », déclare la maman.

Ces personnes bénéficient de leur propre logement. L’association en collaboration avec le Groupe d’entraide mutuel (Gem) de Rungis, organise des activités afin de lutter contre l’isolement face auquel peuvent être confrontées les personnes handicapées.

De l’aide au quotidien

Au quotidien, les résidents valides acceptent d’aider ceux qui ont un handicap à s’abiller ou à prendre leurs repas. Des tâches quotidiennes que ces personnes ne peuvent pas faire seules. « Nous rentrons dans l’intimité des personnes que nous aidons c’est vrai, mais il y a un total respect, je vois ces personnes comme des grands frères, grandes sœurs », explique Paul.

Les personnes valides qui vont habiter dans ces maisons partagées, ne sont pas payées. Elles bénéficient simplement d’une remise sur leur loyer. Pourtant pour Thomas Petitier, responsable du projet à Rungis, ce n’est pas ce qui les motive. « Les aidants viennent pour échanger et aider, l’argent ne rentre pas en ligne de compte », affirme le chef de projet. « Lorsque l’on est avec ces personnes, ce sont de vraies relations. Les personnes ne sont pas dans le calcul permanant. », nous dit Antoine l’un des aidants au Gem (groupe d’entraide mutuel).

Sortir de l'isolement

Emanuelle réside dans une maison partagée à Vanves, dans les Hauts-de-Seine. Suite à un accident de moto avec son ex-mari, elle a passé onze mois dans le coma. Aujourd’hui, elle a de grandes difficultés pour s’exprimer. Elle nous explique que son arrivée dans la maison partagée lui permet de sortir de l’isolement. Elle trouve des personnes avec lesquels elle peut échanger et créer des liens fort. D’autres personnes comme Philippe attendent la réponse pour intégrer la maison partagée de Rungis, qui sera disponible en février 2017.