accessibilité

Mata Hoata, la nouvelle exposition du Musée du Quai Branly fait la part belle aux handicaps

Aymeric Vildieu, chargé de communication pour les projets relatifs au mécénat chez Mikli Diffusion France
Aymeric Vildieu, chargé de communication pour les projets relatifs au mécénat chez Mikli Diffusion France
Le Musée du Quai Branly accueille l'exposition "Mata Hoata, arts et société aux Iles Marquises". Des dispositifs audio-tactiles font partie intégrante des pièces exposées.

« Mata Hoata, Arts et société aux Iles Marquises » est la nouvelle exposition du Musée du Quai Branly dédié aux arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques.

Les 300 œuvres présentées font plonger le visiteur dans l’atmosphère des Marquises du 18eme siècle à nos jours. Un élément majeur de la culture de l’archipel polynésien est le visage et en particulier les yeux, démesurés. C’est de cette caractéristique qu’est tiré le titre de l’exposition Mata Hoata (Mata signifie visage, yeux ou encore regard et Hoata clair, éclairé, brillant, pur, …).

Comme dans de nombreuses expositions temporaires au Musée du Quai Branly ces dernières années, certaines œuvres ont ici fait l’objet d’un dispositif audio-tactile : elles sont au nombre de quatre.

On compte une enseigne de tatoueurs, la paroi extérieure d’un bol, une massue, et une parure sculptée qui représente un Tiki, c'est-à-dire un petit personnage humain sculpté de façon stylisée.

 

Des interprétations tactiles

Dans une première étape de conception, chaque œuvre que l’on veut inclure dans le dispositif audio-tacile fait l’objet d’une interprétation. Le mécène Mikli Diffusion France et les équipes du musée déterminent ensemble quels sont les éléments les plus significatifs qui doivent apparaître le plus distinctement sous les doigts des visiteurs. Ils construisent ensuite un fichier 3D par pièce. S’en suit un procédé de fabrication maison fondé sur l’impression 3D sauf que matériau de base est la poudre de plâtre.

Ensuite, aux niveaux de relief définis par l’impression 3D, une étape importante de façonnage à la main permet d’ajouter des textures et des nuances de couleurs pour rendre l’interprétation tactile encore plus expressive pour le visiteur.

 

Pour être qualifiés de dispositifs audio-tactiles, ces interprétations sont complétées par des textes en braille et en gros caractères et par une bande sonore qui permet de resituer l’œuvre dans son contexte politique, social et culturel de l’époque.

Toujours dans le but de favoriser l’accessibilité, fer de lance du Musée du Quai Branly depuis son origine en 2006, les interprétation tactiles sont situées dans un espace spécifique auquel on accède en suivant une bande podotactile puis une bande de vigilance.

Un enrichissement des collections permanentes

A la fin de l’exposition temporaire, le 24 juillet 2016, les quatre dispositifs audio-tactiles intégreront les collections permanentes comme leurs prédécesseurs réalisés pour les expositions sur les Maoris, les aborigènes d’Australie, les Amérindiens, les Mayas ou encore les peuples du Sépik. Ils y sont présentés par roulement sur cinq pupitres maximum à la fois.

Quelle sera la suite de la coopération entre Mikli Diffusion France et le Musée du Quai Branly ? « Des nouveautés en septembre-octobre », nous dit Estelle Costes, designer et responsable du Mécénat chez Mikli Diffusion France.