Schizophrène

Non, François Hollande n'est pas schizophrène.

Une étude montre que le mot schizophrène est galvaudé par les médias
Une étude montre que le mot schizophrène est galvaudé par les médias
Des chercheurs ont analysé la présence du mot schizophrène dans la presse pendant 5 ans. Le résultat est accablant: il est détourné de son sens dans plus de la moitié des cas et la personnalité qui y est le plus souvent associée est François Hollande. "Il est tout sauf schizophrène" affirment les auteurs de l’étude.

Les chercheurs du Lobosco ont analysé des centaines d’articles qui mentionnent les mots schizophrène ou schizophrénie. Dans plus de la moitié des cas, le mot est utilisé comme une métaphore pour discréditer un adversaire. Ainsi schizophrène est employé pour qualifier l’attitude de François Hollande quand il tient un double discours. Cet abus de langage nuit gravement aux personnes concernées parce qu’il diffuse une vision erronée de la maladie. L’étude explique que : « dire que François Hollande est schizophrène parce qu’il préfère ménager la chèvre et le chou revient à occulter complètement la gravité de la maladie et ses caractéristiques fondamentales. »

Une fascination pour le vocabulaire issu de la psychanalyse

Sur l’antenne de Vivre FM, le sociologue Anthony Mahé explique cette dérive par le gout des journalistes pour un vocabulaire pseudo-scientifique. « On utilise des mots qui viennent de la maladie parce que ça donne un peu de couleur savante au propos. Les medias sont très friands de mots qui font un peu « chic  ». On a une sorte de fascination pour les mots de la psychanalyse à laquelle la schizophrénie a été associée et qui sont utilisés aujourd’hui probablement dans cet héritage.  »

Mais même quand le mot "schizophrénie" est utilisé dans un sens médical, il est souvent malmené également. Ainsi les auteurs de l'étude expliquent qu'il est constamment corrélé avec des idées fausses comme la violence, le dédoublement de personnalité, l'absence d'espoir,... Il est ainsi associé fréquement sur la période étudiée au tuerus en série norvégien Breivik qui ne présente aucun traits de la pathologie.

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Anthony Mahé sur Vivre FM

L'étude compléte est en ligne sur le site de l'Obsoco.