Moussaron

Mise en examen pour avoir dénoncé la maltraitance sur des enfants handicapés.

La justice a mis en examen Céline Boussié pour "diffamation"
La justice a mis en examen Céline Boussié pour "diffamation"
Le tribunal de Toulouse a mis en examen Céline Boussié, Présidente de l’association "Handignez vous !" Les juges considèrent que ses propos tenus dans les médias au sujet de l'établissement "Le Moussaron" sont de nature diffamatoire.

Elle avait pris la parole dans les médias pour dénoncer les conditions d'accueil des enfants et des adolescents dans l'établissement de Condom dans le Gers : Le Moussaron.  (voir notre interview en 2014) Aujourd'hui les juges considèrent que ces propos pourraient être assimilés à de la diffamation.

Pourtant à la même époque, l'Agence Régionale de Santé (ARS) avait diligenté une inspection dans l'établissement et avait émis des conclusions extrêmement sévères : "La mission a mis en évidence de graves dysfonctionnements dans les conditions d'installation (…) et de fonctionnement (…). Ces dysfonctionnement susceptibles d'affecter la santé, la sécurité, le bien-être physique et moral, le respect de la dignité et de l'intimité des jeunes accueillis ont donné lieu à des mesures conservatoires (…)." Mais plus grave, le rapport de l'ARS rappelle que trois rapports précédents avaient déjà dénoncé les dysfonctionnements de l'établissement : "la majorité des dysfonctionnements graves relevés par la mission se retrouve dans les précédents rapport d'inspection (1997, 2001, 2002)".

"La loi du silence"

L'établissement a porté plainte devant la responsable associative considérant que ses mots dans les médias ont été trop loin. Sur LCI, Céline Boussié, sans toutefois mentionner le Moussaron avait parlé de "décès" de "camisole chimique".

Sur Vivre FM aujourd'hui Céline Boussié explique que "cette procédure est une mise en garde pour tous ceux (familles ou professionnels) qui pourraient être tenter de dénoncer des dysfonctionnements dans le secteur médico-social et qui veulent maintenir la loi du silence et l'omerta".

Après cette mis en examen, une audience au tribunal correctionnel devra déterminer si il y a eu effectivement diffamation. La date n'a pas été fixée.