Transport scolaire

Transport des enfants handicapés en Île de France : débrouillez-vous!

• 22 septembre 2015 à 11:00

 

Mardi 22 septembre, quatre semaines sans transport

 

Sabine Olek nous alerte. Quatre semaines après la rentrée, cette enseignante travaille au Centre Rabelais, un établissement médico-social de l'Oise. Son enfant est handicapé il est scolarisé à Creil et elle doit elle-même assurer le transport depuis Louvres dans le Val d'Oise. Cette maman signale d'autres familles concernées par le problème autour de sa commune. Mme Olek dénonce l'attitude du Stif qui lui demande d'avancer les frais de transport.

Vendredi 11 septembre - Deux semaines plus tard, des familles attendent toujours

Ça dure. Les problèmes de transport qui ont empêché des centaines d'enfants handicapés de faire leur rentrée début septembre continuent. Le Syndicat des Transports d'Île-de-France censé prendre en charge le trajet Maison-École, explique rencontrer un bug informatique qui empêche les attributions. 

Pour François, père d'un enfant handicapé et membre d'une association de famille dans les Yvelines, le problème aurait dû être réglé par le Conseil régional, directement concerné par la gestion du STIF :

Beaucoup de parents déplorent le manque d'information. Par ailleurs, avoir un transporteur ne fait pas tout. "Ce n'est pas parce que vous avez une société de transport ou un transporteur qui est affecté au transport de votre enfant que cette société à réellement un chauffeur pour réaliser la mission" regrette François. Les Yvelines et le Val d'Oise semblent être les départements les plus touchés.

Un courrier tardif pour une situation explosive

Le courrier est daté du 28 aout dernier : à trois jours de la rentrée, le STIF (Syndicat des transports d'Ile de France) informe les parents qu'ils n'auront pas de transport pour la rentrée. L'organisme fait état "d'aléas techniques" qui l'empêche de désigner les transporteurs chargés d'assurer le trajet domicile-école des enfants handicapés. Il précise qu'il faudra attendre le 4 septembre pour savoir qui sera le transporteur désigné par lui sans mentionner la date de reprise effective du service.

"je n'ai pas de solution; mon fils ne pourra pas aller en classe jeudi et vendredi"

Marie-Hélène* est la maman d'Ethan*, malvoyant, qui entre en 3ème. Contactée par Vivre FM, elle explique avoir reçu ce courrier samedi 29 août. Elle a cherché dès le lundi, veille de rentrée, à entrer en contact avec le Stif, puis avec des entreprises de transport. Pas de réponse du Stif, et un refus des transporteurs qui, explique-t-elle, "ne peuvent pas prendre en charge l'enfant tant qu'ils n'ont pas reçu l'agrément du Stif". La maman a donc conduit son fils elle-même à l'école mardi et mercredi, arrivant en retard à son travail. Mais elle ne pourra plus continuer ainsi : "demain il ne pourra pas aller à l'école, je n'ai pas de solution, je ne peux pas m'absenter davantage de mon travail."

Son fils ne sera donc pas en classe pour ces premières journées au collège. Il devra dès le début de l'année rattraper ses cours.

 Un changement de système à l'origine du problème

En mars dernier, Marie-Hélène a reçu un premier courrier du Stif lui expliquant que le système alors mis en place ne convenait pas, car jugé trop onéreux et pas assez sécurisé. Le Stif précise dans ce courrier que le nouveau dispositif sera mis en place à la rentrée à la suite d'un appel d'offre.

La maman d'Ethan a donc répondu à l'organisme qu'elle prenait acte de la décision mais qu'elle souhaitait, pour son fils, que le chauffeur soit le même toute l'année. "Au mois de juillet j'ai eu une réponse du Stif m'indiquant qu'ils avaient effectivement bien pris note de ma demande et que notre préocupation faisait parti des exigences de l'appel d'offre qu'ils avaient passé" explique-t-elle, convaincue alors que son fils aura un transport à la rentrée.

Ce matin, du côté du Stif on explique que des problèmes informatiques ont perturbé le bon déroulenent de l'attribution de ce marché public aux transporteurs. L'organisme rappelle que près de 10 000 enfants bénéficient de ce service de transport sur l'ensemble de l'île de France, que les difficultés rencontrées concernent en particulier le département des Yvelines et qu'environ 5 à 10%  de ces enfants handicapés franciliens sont concernés. "On est sur le pont" explique-t-on au Stif pour trouver des solutions au cas par cas.

Le Stif appelle les parents concernés à prendre contact avec l'agence des Yvelines au 01 39 23 17 40 ou par mail à : ta78@stif.info 

* les prénoms ont été modifiés