Accessibilité

Rude nuit pour l'accessibilité au Sénat

source blogs.senat.fr
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Le Sénat a adopté, dans la nuit du 2 au 3 juin, le projet de loi ratifiant l'ordonnance relative à l'accessibilité des personnes handicapées. Les associations dénoncent un recul de l'accessibilité en France.

Mercredi 18h00 :

La Secrétaire d'état en charge du handicap, Ségolène Neuville, répond aux attaques de l'APF sur Vivre FM "Il y a eu des points de blocages entre les associations de personnes handicapées, les fédérations professionnelles, les associations d'élus locaux. Des decisions intermédiaires ont été prises, on est arrivé à des points d'équilibre. Si on veut que la France se mette en accessibilité, maintenant il faut avancer."

La réaction de Ségolène Neuville :


Mercredi 14h00 : L'association des paralysés de France publie un communiqué rageur et dénonce la "mauvaise foi du gouvernement" parle de "l'instrumentalisation abjecte" des associations et dénonce en particulier les possibilités offertes aux bailleurs sociaux de limiter l'accessibilité des immeubles neufs.


Nuit de mardi à mercredi :

Sur le site du Sénat, on parle d'une "meilleure accessibilité des personnes handicapées". Pour les associations, c'est plutôt l'inverse. Une quarantaine d'entre elles, réunies au sein du Collectif pour une France accessible, dénoncent un net recul de l'accessibilité en France.


Accessibilité et logement social


En particulier, les personnes en situation de handicap perdent l'accessibilité directe au logement social. D'après l'ordonnance, les bailleurs sociaux peuvent désormais construire des logements inaccessibles. Un amendement soutenu par l'UDI et l'UMP prévoit que les logements sociaux ne soient rendus accessibles qu'une fois que les dossiers des personnes handicapées sont acceptés. Une mesure qui pénalise les personnes en situation de handicap, dans la mesure où les bailleurs sociaux seront probablement réticents à débourser de l'argent pour rendre les logements accessibles.


Autre motif d'inquiétude, l'accessibilité aux transports publics et à la majorité des établissements recevant du public (ERP), pour lesquels l'ordonnance crée des dérogations.


Un recul de 40 ans en arrière


Conseiller national accessibilité à l'Association des paralysés de France (APF), Nicolas Merille ne cache pas sa colère. "Cette ordonnance nous faire revenir 40 ans en arrière, parce que c'est une véritable machine à dérogations", a-t-il expliqué au micro de Vivre FM.