Exploit

Amputé d'une jambe, il a sauté sur le pole Nord, malgré son handicap

Mario Gervasi et Xavier Le Draoullec ont réussi leur exploit : sauter en parachute sur le Pôle malgrè le handicap de Xavier.Nord
Mario Gervasi et Xavier Le Draoullec ont réussi leur exploit : sauter en parachute sur le Pôle malgrè le handicap de Xavier.Nord
Ils ont réussi leur exploit, Xavier Le Draoullec (amputé en 1982) et Mario Gervasi ont sauté sur le pôle Nord en parachute le samedi 4 avril. Après des péripéties inattendues pour atteindre leur objectif, ils ont réussis leur et atteinte leur cible : le point exact du pôle Nord. Au retour de leur expédition, ils ont raconté à Vivre FM leur exploit.

Nous les avions laissé le Jeudi 26 mars avant leur départ. Xavier et Mario étaient passés par nos studios avant de s'envoler pour la Russie et leur saut en parachute sur le Pôle Nord. Ils ont finalement pu obtenir leur visa le vendredi soir à la veille du départ et la suite du voyage n'a été qu'une succession d'épisodes rocambolesques.

Arrivés à Mourmansk le samedi, l'hôtel qui avait été réservé s'étant avéré trop cher pour leur maigre budget, nos deux aventuriers ont été hébergés dans les faubourgs de la ville dans un quartier miséreux de la banlieue. Ils n'auront pas l'occasion d'y rester bien longtemps. une heure après être arrivés, vers minuit, le téléphone sonne : il faut rejoindre la base aérienne, les conditions sont réunies pour que le saut ait lieu le lendemain matin.

Départ donc en taxi pour l'aéroport. Le véhicule, conduit pourtant prudemment par le chauffeur russe, fera un accident en emboutissant un 4X4 sur la route. Mais finalement nos deux français embarqueront quand même.

La prothèse menace de s'enlever

Trois heures de vol et l'Iliouchine arrive au dessus du pôle. Premier largage pour le matériel d'abord puis l'avion refait un passage sur la zone et les français s'élancent par la porte arrière de l'appareil. Il fait -170° et l'avion vole à 230 km/heure. Le saut est dangereux. Les paras sont d'abord pris dans le tourbillon de l'appareil puis chutent pendant mille mètres avant d'ouvrir un premier parachute. Au cours de la chute, Xavier s'aperçoit que sa prothèse est mal fixée et, d'un habile coup de mollet de sa jambe valide, remet en place le clip qui tient son membre artificiel. Pendant ce temps, Mario repère la cible au sol et dirige la descente vers le matériel à terre. L'atterrissage, 45 secondes après avoir quitter l'avion, se fera sur les fesses, en souplesse grâce un airbag permettant d'amortir le choc sur le sol glacé. Il faudra alors à Mario retrouver la camera "gopro" qui s'est détachée et qui est tombée quelque part dans la neige. Ce sera chose faite et de belles images à découvrir, puisque l'appareil a continué à filmer pendant sa chute !

Une semaine de tempête avec des vivres pour seulement 4 jours

L'équipe fait des photos aux cotés du "mémorial" érigé pour l'occasion avec des morceaux de palette qui ont servi pour le parachutage du matériel, et la tempête se lève et il faut prévoir de décaler le retour. Avec les vivres il faudra tenir cinq jours. C'est deux de plus qu'initialement prévu. On partage les portions, on rationne le combustible. Il faudra aussi construire la "piste" pour l'avion qui viendra les chercher. Une chenillette descendu en parachute, elle aussi, fera le gros du travail, mais il faudra que l'équipe attaque les blocs les plus résistants à la masse et au burin pour lisser une piste de 800 mètres qui permettra à l'avion d'atterrir sans encombre. Hélas, un premier engin ratera son atterrissage et ne pourra pas repartir. A ce jour, il n'est pas certain que cet appareil pourra quitter le pôle. Un second avion viendra chercher les français. Retour à Paris ce Lundi de Pâques.

L'expédition sera suivi de deux autres: le saut sur l'Everest à l'automne et puis sur le Pôle Sud ensuite. Les aventures de Xavier Le Draouellec et Mario Gersavi sont portées par l'association "Les pôles de l'espoir" au profit des blessés de guerre. "Les pôles de l'espoir" verse des dons ensuite à l'"Association pour le développement des œuvres d'entraide dans l'armée" (ADO) et "Terre fraternité". Pour récolter davantage de fonds, le Président des "pôles de l'espoir", Charles Castellini, artiste peintre, n'a pas hésité à offrir des toiles pour lancer une grande tombola au profit des soldats blessés et de leurs proches.