Aggression

Assoumani : « Elle est tellement moche qu'ils n'auraient même pas pu la vendre sur eBay »

Arnaud Assoumani, le champion paralympique du saut en longeur en 2008, sera au rendez-vous à Londres.
Arnaud Assoumani, le champion paralympique du saut en longeur en 2008, sera au rendez-vous à Londres.
L’athlète de haut niveau a été agressé dans la nuit du 22 Juillet par deux individus à Paris. En plus de lui dérober son scooter de façon violente, les agresseurs ont emporté avec eux sa prothèse. Le champion paralympique du saut en longueur en 2008 sera en lice à Londres (29 août-9 septembre).

A rnaud Assoumani ne se doute de rien en rentrant chez lui sur son scooter. Ce soir du 22 Juillet va rester graver dans sa mémoire. En s’arrêtant au feu rouge, l’athlète handisport regarde à sa droite. Un « jeune  » arrive près de lui, là le champion paralympique se dit en son fort intérieur « que ça ne sent pas bon ».

« Bien dégouté. Des fois j’ai l’impression qu’on vit dans la jungle  »

Alors qu’il tente d’accélérer, un autre jeune arrive à la dérobé à sa gauche. Le second individu lui pulvérise au visage une bombe lacrymogène. Il a « tellement mal aux yeux et à la gorge » que ses deux agresseurs n’ont pas besoin de le pousser. Il descend de son propre chef du scooter.

Les malfaiteurs montent sur l’engin, et démarre. A l’intérieur du véhicule, la prothèse myoélectrique (ndlr : de musculation) du sauteur. « Je me suis senti impuissant, avoue Arnaud Assoumani. Cela aurait pu être Teddy Riner à ma place, il n’aurait rien pu faire non plus.  »

De nombreuses péripéties

Le dimanche suivant, il y a eu beaucoup de rebondissements. Après être allé déposer plainte au commissariat de Drancy, les policiers lui annoncent qu’ils ont retrouvé son scooter et arrêté une des deux personnes. Il lui faut peu de temps pour reconnaitre celui qui l’a « gazé  ».


Puis Assoumani va voir son scooter – « une véritable épave » selon son propriétaire. En fin d’après-midi, les policiers le rappellent pour lui dire que le voleur avait avoué s’être débarrassé de la prothèse « dans un buisson de Bobigny  ». L’athlète est encore en attente de récupérer son outil de travail, sans connaitre l’état de ce dernier.

« C’est une histoire de fou »

Arnaud Assoumani tire tout de même un bilan optimiste de cette histoire. « J’ai eu de la chance, et je tiens à remercier la police de Drancy qui a vraiment fait du très bon boulot  » résume le sportif. Son exaspération ne vient pas du scooter, mais de la possibilité de perdre sa prothèse.

« C’est une sorte de grosse pince, très moche mais très utile. Je l’ai utilisé pendant toute ma préparation pour les Jeux et sans, elle n’aurait pas été optimale. » dit Arnaud Assoumani, avant d’ajouter « Je ne vois pas ce que les agresseurs auraient pu en faire. Elle est tellement moche qu’ils n’auraient même pas pu la vendre sur eBay. »


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