Prématurés

INSERM : les prématurés vivent plus et mieux

La proportion des enfants prématurés ayant survécus sans handicap a augmenté de 14% entre 1997 et 2011
La proportion des enfants prématurés ayant survécus sans handicap a augmenté de 14% entre 1997 et 2011
Selon une étude de l'INSERM, les prématurés survivent davantage mais surtout ils vivent mieux et sans handicap. L'amélioration de la qualité des soins apportés aux bébés nés avant terme permet d'éviter certaines séquelles graves liées à la prématurité. Entre 1997 et 2011, les progrès réalisés sont considérables.

50.000 : c'est le nombre d'enfants prématurés qui naissent chaque année en France. Ces bébés, encore plus fragiles que ne le sont les nouveaux nés, sont plus atteints par la mortalité infantile et les complications néonatales. Une étude de 1997 (EPIPAGE) avait néanmoins quantifié et relativisé ces risques.

Mercredi 28 Janvier, l'INSERM a publié les premiers résultats de son étude EPIPAGE 2 sur la survie des grands prématurés (nés entre 5 et 7 mois de grossesse). Et les chiffres sont encourageants : non seulement le taux de survie a augmenté mais aussi la qualité de vie de ces enfants. Pierre-Yves Ancel, Epidémiologiste et chercheur à l'INSERM, estime ainsi qu'"on a plus d'enfants qui survivent et aussi plus d'enfants sans complications néonatales". Le médecin ajoute que "la meilleur orientation des mamans avant l'accouchement et la meilleur prise en charge des bébés après la naissance permet de comprendre cette amélioration".

"Entourer l'enfant, le recouvrir, le protéger"

Pour Jean-Christophe Rozé, Professeur en Pédiatrie et Chef de Service au CHU de Nantes, cette avancée  peut s'expliquer par l'apparition de nouveaux traitements mais aussi par le changement d'approche du nouveau né prématuré. "Quand j'étais jeune interne, nous avions beaucoup d'enfants qui, après soins, présentaient des problèmes respiratoires considérables alors qu'ils auraient du rentrer chez eux. Aujourd'hui, on intube beaucoup moins les prématurés pour empêcher ces complications". Parmi les changements d'approche médicale, l'une d'elle semble particulièrement efficace : le "Do Not Touch" (ne pas toucher l'enfant). "On essaye d'être le moins invasif possible. Cela passe aussi par le travail des infirmières : elles savent entourer l'enfant, le recouvrir, le protéger de la lumière et de toutes les agressions extérieures. On garde des soins très techniques, mais en étant le moins agressif possible avec le bébé".

De quoi augmenter la survie de l'enfant ? Pour le Professeur Rozé, c'est surtout la "qualité de vie" qui s'améliore. En effet, les risques liés à la prématurité sont des maladies pulmonaires, digestives et cérébrales en grande majorité, et ces nouvelles méthodes permettent de limiter considérablement ces risques.