Humanitaire Urgence

Syrie : Handicap International se positionne sur les frontières

Handicap International place ses équipes dans les pays limitrophes, le Liban et la Jordanie
Handicap International place ses équipes dans les pays limitrophes, le Liban et la Jordanie
Les associations s'organisent pour prévoir un afflux de réfugiés aux frontières de la Syrie. C’est un des 70 pays où l’Organisation non gouvernementale lyonnaise intervient. Ainsi Handicap International mobilise ses antennes au Liban et en Jordanie.

O bservation, c’est le mot d’ordre au sein de Handicap International. « On observe cette descentes aux enfers de la population syrienne dans cette espèce de huis clos  » explique  Jean-Baptiste Richardier. A défaut de pouvoir pénétrer en territoire syrien, l’association se mobilise dans les pays limitrophes, la Jordanie et le Liban. « Des pays où quelques 120000 personnes ont réussi à franchir la frontière, avec les risques d’instabilité que cela comporte dans les zones concernées  » précise le président de l’ONG.

Le pire est à craindre

« Il y a déjà de nombreux blessés parmi les réfugiés » annonce le fondateur de l’association trentenaire. Un besoin s’es donc créé pour le tissu associatif : « identifier quels services on doit déployer  » précise Jean-Baptiste Richardier. Une mission qui s’étend aux personnes fragilisées par un environnement médical absent. Des réfugiés vulnérables comme des patients diabétiques, cardiaques, ou sous un traitement quelconque. « Déjà opérationnel au nord Liban, nous nous déployons en ce moment en Jordanie » explique le médecin fondateur.


Une quarantaine d’intervenant dont dix volontaires expatriés. C’est l’équipe qui se trouve sur place. Un groupe qui doit rester discret sur place pour sa propre sécurité. La situation en Syrie, de plus en plus tendue, empêche tout type d’action. Une seule urgence pour l’ONG, se préparer au pire : une ouverture des frontière brutale ou un exode massif.

Une communauté internationale qui manque de conviction

Les autorités internationales regardent attentivement ce qui se trame en Syrie. « Globalement, elle s’en soucie sérieusement, car elle est légitimement inquiète des conséquences d’un effondrement  » justifie le président d’Handicap International. Mais en l’absence d’ententes et d’accords, le « devoir d’ingérence » ne peut être appliqué (ndlr : il faut l’unanimité). La Syrie est un grand pays avec une grande force de frappe militaire et dispose d’armes chimiques. « Le régime est clairement en difficulté mais personne ne peut mesurer l’ampleur et l’impact des défections  » s’alarme Jean-Baptiste Richardier.


Avec les récents attentas, la détermination du régime de recourir à la force manu militari se voit renforcer. « Les Nations Unies doivent jouer leur rôle qui est de peser sur tous ceux qui tentent d’attiser le conflit, à l’intérieur comme à l’extérieur de la Syrie  » affirme le fondateur d’Handicap International.