Alcool 3e âge

Le binge drinking se développe chez les personnes âgées

La consommation rapide d'alcool n'est plus réservée au seul public "jeune". Une part non négligeable des séniors nord-américains pratiquerait cette consommation excessive. En prenant de sérieux risques pour sa santé.

Une récente étude fait apparaître que les "jeunes" ne sont plus les seuls adeptes du binge drinking. Ce mode de consommation excessif de grandes quantités de boissons alcoolisées sur une courte période de temps serait pratiqué par près de 10 % des personnes âgées de 65 ans et plus aux Etats-Unis. Malgré les risques pour leur santé relevés par les chercheurs de l'Université d'Exeter (Royaume-Uni) dans une autre étude.

Les chercheurs ont étudié le comportement de 5075 personnes âgées de 65 ans et plus pendant huit ans au sein d'un groupe d'adultes représentatif des Etats-Unis. Le niveau de consommation retenu pour considérer comme "alcoolisée" une soirée est quatre verres d'alcool ou plus consommés.

Risque de déclin des fonctions cognitives et de perte de mémoire

Selon l'étude, 8.3 % des hommes et 1.5 % des femmes suivis ont déclaré avoir participé à des soirées alcoolisées une fois ou plus par mois, tandis que 4.3 % des hommes et 0.5 % des femmes déclaraient y avoir participé au moins deux fois par mois.

Les résultats font apparaître que 62 % des personnes âgées ayant pratiqué le binge drinking une fois par mois ou plus signalaient une forte baisse de leurs fonctions cognitives, alors que 27 % notaient une importante perte de mémoire.

Les chiffres sont encore plus alarmants pour celles et ceux abusant de l'alcool deux fois ou plus par mois, puisqu'ils sont deux fois et demie plus susceptibles de dégrader à la fois leurs fonctions cognitives et leur mémoire.

Un double enseignement à tirer

Le docteur Iain Lang, l'auteur principal de l'étude, en tire deux principaux enseignements. D'abord, "les personnes âgées doivent être conscientes que l'excès d'alcool peut augmenter le risque de subir un déclin cognitif et qu'ils doivent modifier leur consommation en conséquence". D'autant plus qu'un tel déclin entraîne lui-même un risque de démence.

Enfin, "les décideurs et les spécialistes de la santé publique doivent savoir que les beuveries ne sont pas seulement un problème chez les adolescents et les jeunes adultes".

Les conclusions de cette étude ont été présentées plus précisément hier à Vancouver, lors de la conférence internationale de l'Association Alzheimer.