AVS AESH scolaire

Nouvelles conditions de recrutement et d'emploi des auxiliaires de vie scolaire

Sans accompagnant, l'enfant handicapé ne peut bien souvent pas poursuivre une scolarité normale
Sans accompagnant, l'enfant handicapé ne peut bien souvent pas poursuivre une scolarité normale

Un décret publié le 27 juin modifie les conditions d’emploi des auxiliaires de vie scolaires (AVS). Il s’inscrit dans le processus de professionnalisation des AVS. Avec une nouvelle fonction, celle d’AESH (Accompagnant des Elèves en Situation de Handicap) qui vise à remplacer l’AVS.

Le nouveau décret publié par Benoît Hamon permet aux AVS en contrat unique d’insertion d’être recrutés en CDD « pour une durée minimale de 12 mois ». Après 6 ans sous ce statut, l’accompagnant scolaire pourra être recruté cette fois en CDI. Cette mesure concerne aujourd'hui plus de 28 000 agents qui accompagnent les élèves en situation de handicap dans leur scolarité et qui sont maintenant « cédéisables ». Ce décret met fin à une situation décriée qui oblige les assistants d'éducation à cesser leur activité une fois terminée leur cumul de 6 ans de CDD.
Jusqu’à aujourd’hui, au terme de cette période, le personnel auxiliaire devenu expérimenté et "reconnu" par l’Institution était renvoyé à pôle emploi au profit de chômeurs embauchés à leur place malgré leur inexpérience.

 

L’AESH un nouveau métier qui remplace l’AVS


Ce décret vise à la diminution de la précarité des auxiliaires et l'amélioration de l’accompagnement des élèves. Ce nouveau statut d’AESH dénote une volonté de créer une vraie profession pour les AVS. Ce dernier terme est appelé à disparaître. Les nouveaux AESH qui remplaceront les AVS seront recrutés parmi les titulaires d’un diplôme d’aide à la personne ou parmi les candidats justifiant d’une expérience professionnelle de 2 ans dans le domaine de l’aide scolaire. Selon le décret, ils pourront suivre une formation validée par un nouveau diplôme des métiers de l’accompagnement du secteur social, « l’AESH  ». 350 nouveaux postes d’AESH seront créés pour la rentrée 2014. Auxquels il faut ajouter les AVS qui ont déjà acquis leurs 6 années d’expérience en CDD et qui vont également passer au statut d’AESH (en CDI).

 

Une reconnaissance des services accomplis pour plus d’expérience au service des enfants

 

Christine, auxiliaire d'un jeune garçon, élève de CE2 et atteint de dyspraxie, a cumulé les petits contrats de 6 mois et 1 an. Interviewée par VivreFm, elle décrit ses conditions de travail : « Mon contrat se termine le 31 août. Je ne saurai que le 1er septembre s'il est renouvelé ». Christine travaille 20h par semaine et est payé autour de 700€ par mois. Son cas n'est pas une exception, les auxiliaires cumulent la plupart du temps des CDD à temps partiels à répétition, avec de possibles périodes de chômage. Ces contrats peuvent s’arrêter en cours d’année scolaire avec un préjudice pour l’enfant et son encadrement. La relation de confiance établie parfois pendant 6 ans avec l’aidant est brusquement interrompue et l’élève doit alors faire sans aucun auxiliaire ou avec un nouvel accompagnateur qu’il ne connaît pas.

Les associations regrettent que ces postes précaires soient proposés à des gens sans formation adaptée, après une recherche d’emploi de longue durée. L’encadrement regrette trop souvent des problèmes de motivation qui rendent parfois l’utilité de l’AVS faible, voire contre-productive.

 

Une amélioration qui reste toutefois insuffisante selon l’Unaïsse (une association nationale des AVS) et les syndicats

« Ce changement constitue une amélioration mais ce n'est pas suffisant » explique l'Unaïsse (Union Nationale d'Auxiliaires de Vie Scolaire). Selon elle, même "si les conditions pour obtenir un CDI se sont un peu élargies [...] il y est toujours imposé 6 ans d'exercice pour se voir proposer un CDI. Une période d'essai de 6 ans, du jamais vu !".
Dans un communiqué, l’Unaïsse déplore que la rémunération soit toujours trop faible, « la grille de salaire prévue actuellement pour les AESH n'est pas satisfaisante ». Un avis que partage la Fédération de l’éducation, de la recherche et de la culture (Ferc-CGT) : « c’est la première fois qu’un gouvernement organiserait une régression du niveau de qualification en proposant un diplôme de niveau V (niveau CAP, BEP, secondes générales) à des titulaires du bac ». Le syndicat revendique un diplôme de niveau IV (bac pro).