Mad Pride

Mad Pride : Un "grain de folie" à Paris

La Mad Pride de Paris 2014
La Mad Pride de Paris 2014
C'était une première en France : la Mad Pride, une manifestation contre les préjugés stigmatisant la maladie mentale, s'est tenue samedi 14 juin à Paris. Un millier de personnes étaient réunies ce week-end. Elles demandaient que les personnes handicapées psychiques soient mieux considérées par les soignants et la société.

Masques, maquillages, ponchos colorés : c’est dans une ambiance festive et accompagnés de percussions que les participants de la Mad Pride (la fierté des fous en français) ont défilé samedi 14 juin dans les rues de Paris. Ils étaient environ un millier à marcher contre les préjugés dont sont victimes les personnes handicapées mentales.


Au coeur de la colère des manifestants, la loi du 5 juillet 2011. Cette dernière prévoit dans son texte de renforcer “les droits des patients”, notamment sur “leurs droits et leurs voies de recours qui leur sont ouvertes”. Mais Catherine Barberot, qui fait partie de l'équipe qui a organisé la Mad Pride, estime au contraire que la loi de 2011 “restreint les droits des personnes en situation de handicap mental”.


Les personnes malades mentales demandent davantage à être considérées : “De l’écoute, pas des gouttes”, “Pas de képi pour les psys”, "Labos, lobbys", “Le soin c’est la rencontre”, pouvait-on entendre dans le cortège. “On veut que le patient soit davantage acteur de son parcours, et ce n’est pas aisé”, affirme Catherine Barberot.


2015, année de la psychiatrie ?


Au-delà de l’aspect festif, les manifestants à la Mad Pride ont une revendication politique. Ils font circuler une charte sur le droit à la dignité et aux respect pour les personnes handicapées mentales. Charte qui a été signée samedi par Bernard Jomier, adoint à la mairie de Paris.


Bernard Jomier a confirmé sa position de soutenir la cause et les associations du commité dans leurs actions”, se réjouit Mme Barberot. “Peut-être la psychiatrie sera-t-elle proclamée grande cause nationale l'année prochaine. Ça devait déjà être fait cette année”, assure-t-elle.


Le combat contre la stigmatisation de la maldie mentale ne se limite pas à la France. Des manifestations similaires ont déjà eu lieu dans d'autres pays, notamment au Canada, en Belgique, en Irlande et au Ghana.