Mort foyer Paris

Vive émotion dans le foyer du Maine, à Paris, après la mort du médecin

Le cortège se recueille devant le lieu de l'accident
Le cortège se recueille devant le lieu de l'accident
Mardi 3 juillet, le foyer d'accueil médicalisé du Maine, à Paris, est sous le choc : le médecin responsable du foyer se serait donné la mort. Ce drame intervient dans un contexte de tension entre la direction et le personnel. Une semaine après, les salariés et les résidents rendent un dernier hommage à Charbel Kassis, le temps d’une cérémonie.

Ce mardi 10 juillet, une semaine après les faits, une trentaine de personnes sont réunies dans la cour du foyer pour rendre hommage au docteur Kassis. Salariés et résidents sont visiblement émus, personne ne comprend pourquoi le médecin est tombé du 5e étage ; le mot suicide est sur toutes les lèvres.

Une incompréhension générale

Le praticien était très apprécié par les pensionnaires du 11 rue Lebouis. Avec son cabinet situé « dans la rue d’à côté  », il pouvait intervenir au moindre appel. Très disponible, « il ne refusait jamais de se déplacer à n’importe quelle heure du jour comme de la nuit » racontent plusieurs témoins.

Très impliqué dans la vie de l'établissement, Charbel Kassis s’était engagé dans le mouvement de grève du 10 janvier dernier. A l'origine de ce mouvement social, des revendications sur les conditions de travail des salariés, de plus en plus dégradées.

Aujourd’hui, les collègues de travail ne comprennent pas son geste, pas plus que ses patients.

Le cortège se réunit au centre du foyer

Une rancœur envers la direction

« Tout le monde est en colère ; les salariés, les infirmiers, les aidants...  », explique Nassima Abdoun, déléguée syndicale CFTC. Pourquoi une telle colère ? La victime était en conflit ouvert avec la direction. Il avait été licencié en mars dernier pour faute grave.  Pourtant, malgré cette faute, les résidents du foyer ont choisi, individuellement, le docteur Kassis comme médecin traitant. Quelle est donc la faute ? Dans la cour, ce matin-là, personne ne peut répondre à la question.

« J’ai beaucoup de mails qu’il m’a envoyés, où il exprime sa souffrance, l'humiliation que la direction lui inflige… Lui infligeait.  », raconte la déléguée.  « Je pense que même au niveau des autres APF, c’est une première. L’ancienne directrice, qui est une amie, ne comprend pas ce qu’il s’est passé », assure une autre syndicaliste, salariée du foyer.

Nous avons tenté mercredi de joindre la direction sans y parvenir. Une enquête est en cours.

Jeudi, l'APF par la voix de sa directrice régionale, Patricia Bocquet, précise qu'une cellule psychologique a été sollicitée en renfort pour les personnels et les rédidents. L'association refuse les amalgames entre le décès du Dr Kassis et les tensions sociales au sein du foyer.